mardi 30 avril 2019

"L'été circulaire" de Marion BRUNET - Policier


- Quatrième de couverture - 

Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux soeurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais, le temps d'un été, Céline se retrouve au coeur d'un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d'un père impatient d'en découdre avec le premier venu, surtout s'il n'est pas « comme eux ».

- Spécificités -
Edition : Le Livre de Poche
Pages : 247 
Date de parution :  03/04/2019

Second livre en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche, pour le mois d’avril en compagnie de « Sauvez-moi » de Jacques Expert, j’avoue ne pas avoir compris sa sélection dans la catégorie « Polar ». Vous me direz que ce livre a pourtant remporté le Grand Prix de Littérature Policière. Et bien j’avoue que je ne discerne pas du tout cette catégorisation car on est loin du roman policier malgré ce qu’il est indiqué sur sa couverture. 

On y croise le chemin de deux soeurs (Céline et Jo) issue d’une famille de la classe modeste, âgées respectivement de 15 et 16 ans au fin fond de leur bourg à côté de Cavaillon, grillé par le soleil estival. Si Céline assume sa féminité par son extravagance vestimentaire et son look de jeune Lolita, sa soeur Jo est une rebelle dans l’âme. Alors que l’insouciance devrait rythmer leurs journées, Céline va devoir révéler un secret qui changera le cours de son existence mais aussi celui de sa famille. 

Même si cela a été une bonne lecture pour moi car je voulais connaître l’issue que l’auteure avait prévue à ce duo de soeurs méridionales, je l’ai trouvé très hors-sujet. Pas d’enquête, pas de disparition, ni de meurtre au coeur de l’intrigue avant les deux tiers de l’histoire. Beaucoup d’autres lecteurs ont eu ce ressenti comme j’ai pu le lire sur des sites de lecteurs du type de Babelio et cela m’a rassurée car j’avais eu peur d’être passée à côté de son essence. 

Le style d’écriture de Marion Brunet est agréable à lire et m’a littéralement emportée dans l’ambiance du Midi, pouvant sentir quasiment le soleil réchauffer ma peau et entendre les cigales chanter au coucher du soleil. Les difficultés quotidiennes familiales, les sentiments éprouvés sont finement décrits. Certaines choses sont assez évidentes et sans surprises (je ne tiens pas à avancer des événements trop concrets pour ne pas trop vous dévoiler l’histoire) mais cela ne m’a pas découragée pour autant dans ma lecture. 

Nonobstant cet hors-sujet, je tiens à faire remarquer que c’est loin d’être un mauvais livre mais je me serais plus attendue à le trouver dans la sélection de « littérature générale » où il y aurait très bien eu sa place. C’est dommage car si je m’en tiens au jury auquel j’appartiens, mon choix se portera alors vers le polar de Jacques Expert, (« Sauvez-moi ») digne représentant du genre et ce, même s’il m’a laissé un avis un peu mitigé (voir ma chronique pour ceux qui ne l’avaient pas encore lue: https://musemaniasbooks.blogspot.com/2019/04/quatrieme-de-couverture-nicolas-thomas.html).

"Sauvez-moi" de Jacques EXPERT - Thriller


- Quatrième de couverture - 

Nicolas Thomas vient de fêter son cinquante-deuxième anniversaire lorsqu’il passe les portes de la centrale de Clairvaux. Après trente ans d’incarcération, il est enfin libre. Personne ne l’attend. Tous ceux qu’il connaissait l’ont abandonné depuis longtemps, depuis le jour où il a été reconnu coupable d’avoir sauvagement assassiné quatre jeunes femmes dans des conditions terribles.
Sophie Ponchartrain est commissaire divisionnaire à Paris. Lorsqu’elle apprend la libération conditionnelle de Nicolas, elle se souvient de cette journée harassante de garde à vue où elle lui a arraché des aveux. C’est à elle seule, jeune recrue à la criminelle, qu’il avait confessé ses crimes avant de revenir soudainement sur sa déclaration. C’est en clamant son innocence qu’il a été condamné à la perpétuité.
L’affaire ne tarde pas à la rattraper. En effet, quelques jours après sa libération, Nicolas disparaît. Et un nouveau meurtre est commis, en tous points semblable à ceux dont il a été accusé trente ans plus tôt.
Sophie reçoit alors une nouvelle lettre de Nicolas, dans laquelle il nie être l’auteur des meurtres. Elle se conclut par ces mots : « Sauvez-moi ! »

- Spécificités -
Edition originale :  Sonatine -  Le Livre de Poche
Pages : 443
Date de parution :  14/06/2018



J’avais découvert Jacques Expert par son livre « Qui? », thriller littéralement dévoré où un suspens phénoménal grandissait au fil du récit, vous empêchant de déposer ce livre, , tout comme « Hortense » dont le final m’avait littéralement bluffée. Plus tard, j’avais lu « Deux gouttes d’eau » où des jumeaux maléfiques occupaient la place centrale de l’intrigue. Deux livres et pourtant deux ressentis différents car ma seconde lecture avait été moins passionnée en raison du fait que je l’avais trouvée un tantinet plus « plate ».

Reçu grâce aux éditions Sonatine que je remercie vivement, « Sauvez-moi » venait donc à point nommé pour me forger une idée plus claire quant à l’écriture de Jacques Expert. Je ressors de cette lecture un petit peu mitigée. 

Pourquoi? Tout d’abord, d’un côté, j’ai dû quelque part apprécier ce bouquin puisque je n'y suis restée dedans que trois jours (tout en travaillant et donc en n’étant pas en congé) et sans avoir vu le temps passé. On ne peut s’empêcher de vouloir connaître le parcours de Nicolas Thomas à sa sortie de prison après 30 ans d’incarcération pour une série de meurtres sanglants. Est-ce bien lui qui a commis ces meurtres? Pourquoi ne cesse-t-il pas de crier son innocence? 

Pourtant, à côté de cela, j’ai trouvé la fin un peu trop prévisible et trop facile. Je n’ai pas été retournée par des surprises inespérées et les fois où l’auteur a su me surprendre sont trop peu nombreuses, pour ne pas dire quasi inexistantes... Je suis donc un peu déçue car j’avais pensé être plus embarquée dans ce thriller au sujet brûlant (erreurs judiciaires).

Alors que j’aurais pu facilement m’identifier au personnage de la divisionnaire Sophie Ponchartrain, évoluant également dans un milieu professionnel majoritairement masculin, je n’ai pu éprouvé pour elle que de l’agacement de par son assurance exacerbée et ses tromperies multiples. Le personnage de Rachel est quant à lui assez dissonant car elle est à la fois très perspicace et en même temps, elle est un peu la godiche de service ! D’autres personnages - notamment policiers - tombent un peu trop dans la caricature selon moi.

Jacques Expert reste pour moi un grand auteur qui sait vous plonger entièrement dans ses lignes, son ancien métier de grand reporter lui procurant une connaissance étendue du milieu judiciaire 

Son nouveau thriller vient de paraître aux éditions Sonatine, « Le jour de ma mort ». Je le découvrirai dès que possible pour ne pas rester sur un sentiment mitigé ressenti lors de ma lecture.

Petit information supplémentaire, ce livre est sélectionné dans la catégorie « Polar » pour le mois d’avril en lice au Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche en même temps que « L’été circulaire » de Marion Brunet. N’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux afin de connaître sur quel livre mon choix se portera pour le mois d’avril.

mercredi 24 avril 2019

"Sombre avec moi" de Chris BROOKMYRE - Thriller

Voilà que je poursuis mes lectures en mode polar/thriller et roman noir et celui dont je vais vous parler est un très très bon thriller psychologique comme je les aime et qui a tous les ingrédients du style : suspens, twists multiples, ambiance pesante. Un auteur que je ne connaissais pas du tout mais dont je tiendrai à l’oeil les prochaines publications.


- Quatrième de couverture - 

Une femme fait face à ses juges. Pour le public, c’est un monstre.

Diana Jager n’est pas la reine de l’empathie, mais c’est une chirurgienne douée et respectée. Sous le nom de Scalpelgirl, elle dénonce le sexisme échevelé du milieu hospitalier dans un blog féroce et s’est réfugiée à Inverness, dans le nord de l’Écosse, pour échapper aux menaces des trolls qui ont dévoilé son identité.

Alors qu’elle désespérait de trouver l’amour, elle rencontre Peter et se marie très vite. Six mois plus tard, on retrouve la voiture de Peter au fond des Chutes de la Veuve, par un soir glacial. Fin du conte de fées.

La police s’étonne du peu de chagrin de cette jeune veuve, la sœur du disparu charge un journaliste à la réputation sulfureuse, Jack Parlabane, de mener une enquête, tandis que le docteur Jager raconte sa propre descente aux enfers : trois voix qui resserrent l’étau à chaque chapitre et vous clouent à la page.

- Spécificités -
Edition originale :  Métailié
Pages : 496
Date de parution :  04/04/2019

Alors que ce thriller psychologique est paru début de ce mois, je n’avais pas vraiment vu ni de pub ni de critiques à son sujet et pourtant, il mérite vraiment d’être connu afin que la plume de son auteur soit découverte et lue.

Avant ce livre, j’étais déjà assez conquise par la plume des auteurs venant du Royaume-Uni. Ils savent patiemment planté un décor flegmatique, souvent pluvieux (vu le climat anglais) et mystérieux, un peu - je trouve- comme celle des auteurs nordiques dont je raffole. N’en déroge à la règle, Chris Brookmyre nous plonge dans une Ecosse assez froide, aux paysages verts et esseulés et orchestre avec brio un puzzle où le lecteur se perdra en conjectures diverses et erronées.

Diane Jager est une chirurgienne, brillante dans sa profession mais considérée comme distante et froide par son entourage. Quelques années auparavant, elle avait créé un blog sur lequel elle postait anonymement des articles au sujet du sexisme dans le milieu médical avant que son identité ne soit dévoilée. Tombée en disgrâce auprès de ses paires, elle s’est exilée à Inverness, au nord de l’Ecosse. C’est là qu’elle fait la connaissance de Peter, un informaticien qui semble être à des années-lumières de son monde. Ils se marient mais six mois plus tard, la voiture de Peter est retrouvée accidentée dans une rivière, sans savoir ce qu’il est advenu de lui. Voilà le point de départ et de là, son auteur écossais brillant vous tisse un récit fait de manipulations, de jalousies, d’apparences trompeuses où tout détail est pensé intelligemment.

Si je devais dire ce que j’ai particulièrement aimé dans ce bouquin, ce serait deux choses. La première est que l’histoire est abordée par la vision de trois acteurs : celle de Diane Jager, la veuve loin d’être éplorée, Jack Parlabane, un journaliste sur la pente descendante tant dans sa vie personnelle que professionnelle et enfin celle de la police. Généralement, dans les thrillers, nous sommes, lecteurs, confrontés à une voire deux voix pour la narration de l’intrigue et donc, ici, cette petite originalité m’a plue. En effet, alors qu’on pense se faire une idée de ce qui a pu se passer, les distorsions apparaissent.

Chaque personnage est finement travaillé, tant par sa psychologie que par ses réactions à tout événement. Même ceux qu’on pourrait penser comme « secondaires » trouvent leur place au fil des pages. C’est très dense, très détaillé comme style d’écriture mais pour ceux que cela pourrait rebuter, car préférant peut-être une écriture plus agressive, cela vaut vraiment la peine de persévérer car peu à peu les masques tombent alors qu'on ne s’y attend pas.

Le second point qui a particulièrement attiré mon attention est d’avoir implanté dans l’histoire ce phénomène d’actualité que sont Internet, les réseaux sociaux, les blogs et les dérives qui peuvent parfois en découler comme les hackings, sex-tape divulguées,… confrontés que nous sommes chaque jour vu l’omniprésence des technologies à l’heure actuelle.

De plus, une médaille pourra être décernée à celui qui découvrira le final de l’intrigue car vous ne l’aurez sûrement pas vu venir, tout comme moi!

Comme vous l’aurez compris, j’ai aimé et j’ai été conquise par cet auteur que je ne connaissais mais qui est à garder à l’oeil selon moi. On peut comprendre que le personnage de Jack Parlabane ait déjà été abordé dans d’autres livres mais cela n’enlève rien à « Sombre avec moi » qui peut être lu en toute indépendance.


Un tout grand merci à Babelio pour leur mise en avant de ce genre littéraire que j’affectionne tant, via leur Masse Critique et aux éditions Métailié pour l’envoi de ce livre.

mercredi 17 avril 2019

"Son vrai visage" de Karin SLAUGHTER - Thriller psychologique


> Quatrième de couverture <
MÈRE. HÉROÏNE. MENTEUSE. TUEUSE ? Le métier de Laura consiste à soigner les troubles de la parole. Dans sa profession, elle est reconnue et admirée. Elle a pourtant plus de difficultés quand il s’agit de faire parler sa fille de trente ans, qui semble collectionner les échecs en tout genre. Il aura suffi qu’elle l’invite au restaurant pour avoir une vraie discussion mère-fille. Il aura suffi qu’un gamin armé entre en scène. Il aura suffi d’un unique coup de couteau, pour que tout bascule. Andy vient de voir sa mère tuer un homme. Sans une once d’hésitation. Efficace. Calme. Andy vient de comprendre que sa mère n’est peut-être pas celle qu’elle prétend. Et, maintenant que les masques tombent, la voix de ces deux femmes pourrait bien ne plus jamais se faire entendre.

-  Spécificités - 
* Editions: Harper Collins
* Paru le 03/04/2019
* Nombre de pages : 575

L’auteure Karin Slaughter est considérée par beaucoup comme l’une des spécialistes américaines du thriller psychologique. Avant d’ouvrir ce blog, je m’étais déjà plongée dans ses livres (notamment, « Mauvaise passe ») et j’avais apprécié mes lectures, mais sans toutefois que ça ne soit le coup de foudre pour autant.

Ayant l’occasion grâce à bepolar.fr et aux éditions HarperCollins, que je remercie vivement tous les deux, de découvrir son nouvel opus, je me suis dit que c’était l’occasion unique de pouvoir désormais vous en parler. 

Andrea a 31 ans et vivote dans sa vie professionnelle. Après un retour aux sources suite au cancer de sa mère, elle s’est installée dans un appartement aménagé au-dessus du garage de sa mère, Laura. Cette dernière est orthophoniste et vit une vie que l’on pourrait qualifier d’assez banale dans une petite ville de Georgie, Belle Isle. Alors que le dialogue semble difficile entre les deux femmes, un déjeuner dans un centre commercial va bouleverser leur existence. 

Pour ma part, cela a été une bonne lecture mais avec des petits bémols malgré tout, dont je tenais à vous faire part en toute honnêteté, sans vous dévoiler tout de l’histoire pour autant.

Tout d’abord et c’est peut-être un défaut de ma part, dans la majorité des thrillers et polars que je lis, les chapitres sont généralement assez courts afin de faire grandir l’envie du lecteur de tourner les pages et de faire progressivement monter crescendo le suspens que l’auteur a voulu distiller dans son récit. ici, les chapitres sont vraiment assez longs et ne présentent pas de réel cliffhanger qui pourrait tenter le lecteur de poursuivre plus intensément sa lecture.

Ensuite, même si le passé des personnages est entouré de nombreux mystères, j’ai eu tout au long de l’histoire comme un arrière-goût de déjà vu. Je ne sais pas expliquer d’où me vient ce sentiment mais il est resté assez tenace. En même temps, tous les livres que je lis ne présentent pas forcément des originalités folles et étant dans une période de romans noirs, il est forcé que certains éléments se retrouvent chez plusieurs auteurs. Pour ma part, ce n’est pas forcément rébarbatif car je sais m’en détacher mais je peux comprendre que cela puisse gêner certaines personnes.

Enfin, pour terminer, je n’ai pas su m’attacher à la personnalité d’Andrea que j’ai trouvé, à maintes reprises, ennuyeuse et assez fade. Effectivement, son personnage évolue assez bien dans le récit mais je n’ai pas compté le nombre de fois où j’avais seulement envie de la secouer une bonne fois ! 

Malgré tout, cela reste une bonne histoire, bien ficelée où les secrets familiaux peuvent complètement chambouler un équilibre qui était en fait assez précaire. Alternant passé et présent, on comprend mieux au fil des pages, le vécu de Laura et tout ce qui en découle. La relation mère-fille occupe bien entendu une place centrale, en plus de la vengeance et des cicatrices du passé.


N’hésitez pas à lire ce thriller psychologique et me dire ce que vous en pensez. Étant dans une période où je cumule les lectures noires, je compte poursuivre ma route dans la même veine. 

lundi 15 avril 2019

Chronique rapide : "Au 5e étage de la faculté de droit" de Christos MARKOGIANNAKIS - Polar


- Quatrième de couverture - 

 Cinquième étage de la faculté de droit d'Athènes, section de criminologie. Anghélos Kondylis, doctorant en criminologie, découvre le corps sans vie de la professeure Irini Siomou... avant d'être tué à son tour. Chargé d'enquêter sur ce double meurtre, Christophoros Markou, jeune capitaine fraîchement diplômé, entre dans l'univers secret de l'Université : un effrayant dédale où s'entrelacent ambitions professionnelles, compromissions, lâchetés et vanités. Markou trouvera-t-il la lumière ? 

- Spécificités -
Edition originale :  Albin Michel
Pages :  282
Date de parution originale :  28/03/2018

Au titre évocateur d’une faculté de droit, je me devais de m’y plonger. C’était en quelque sorte un petit retour aux sources pour moi qui aie fréquenté les bancs de l’université et plus particulièrement, ceux de la faculté de droit de Louvain-la-Neuve pendant plus de 5 ans. Voilà déjà 9 ans que j’en suis sortie diplômée d’un master de droit et les années filent décidément à tout allure.

Tout commence par le meurtre d’une professeur, détestée tant par ses collègues que par ses étudiants, et d’un doctorat charismatique dans les couloirs sombres du département de criminologie de la faculté de droit d’Athènes tard dans la nuit. Le capitaine Markou est dépêché le lendemain sur les lieux et commence alors une enquête qui risque de dévoiler tous les sombres secrets des membres de ce petit microcosme qu’est le monde universitaire avec ses rivalités, ses jalousies et ses coups tordus.

Une des choses que j’ai vraiment apprécié dans ce livre a été de pouvoir voyager jusqu’en Grèce et plus particulièrement, jusqu’à Athènes car c’est dans les couloirs de la faculté de droit de cette ville qu’on atterrit grâce à ce roman policier. Je l’ai trouvé entouré d’une atmosphère tout à fait particulière et savoureuse. Je pense que c’était mon baptême du feu en matière de littérature grecque et il a été tout à fait réussi.

Le jeune auteur Christos Markogiannakis est lui-même diplômé de cette faculté et a utilisé sa propre expérience pour en planter son décorum. J’ai trouvé qu’il misait beaucoup sur son capitaine et sur l’enquête au sens traditionnel du terme, sans que les technologies (malgré leur aide inépuisable apportée de nos jours aux enquêtes policières) n’interviennent à tout moment, ce qui est particulièrement appréciable pour parfois être dépaysant. 

Alors que je suis en pleine période en ce moment de nombreuses lectures de polars et de thrillers en tout genre, je l’ai trouvé un peu plus original que d’autres par une atmosphère assez rétro, notamment par la personnalité tout à fait atypique de son protagoniste principal, le capitaine de police Markou. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver en plein roman d’Agatha Christie et de son infatigable détective Hercule Poirot. Il ne manquait plus que la pipe, le chapeau et la moustache à ce cher Markou pour combler l’illusion. Le final en la scène de la révélation de l’auteur des crimes a de nombreux points communs avec la littérature de cette très chère et talentueuse auteure anglaise qu’était Agatha Christie. 

J’espère que cet auteur n’en restera pas là et nous comblera, nous lecteurs, d’autres aussi bonnes lectures.

mercredi 10 avril 2019

"Sans mon ombre" d'Edmonde PERMINGEAT - Thriller


- Quatrième de couverture - 

Alice a tué Célia, sa jumelle. Son reflet, un alter ego inversé dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l'existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. Mais la mort de Célia va permettre à Alice de prendre sa place.
Du moins le croit-elle. Car au "pays des merveilles", ce n'est pas le bonheur mais le désenchantement qui l'attend. La vie d'Alice de l'autre côté du miroir va tourner au cauchemar... jusqu'à lui faire réaliser, mais un peu tard, que le beau miroir était celui des alouettes…

- Spécificités -
Edition :   L’Archipel
Pages : 431
Date de parution :  17/04/2019

Alice et Célia sont deux soeurs jumelles que tout oppose. Alors qu’Alice est émancipée dans sa vie amoureuse, extravertie, agrégée en philosophie après de brillantes études, sa jumelle Célia est réservée, mère de deux filles et femme au foyer mariée depuis la fin de son adolescence. L’une et l’autre, malgré leur gémellité, ont mené des vies bien différentes, les années approfondissant le fossé qui les sépare. Lors d’une promenade dans les calanques, Alice tue Célia et décide de prendre sa place dans la vie qui lui semble si parfaite. Mais et si tout n’était pas aussi parfait qu’il y paraissait?

Le sujet de la gémellité est un sujet déjà abordé dans plusieurs thrillers, je pense notamment, par exemple au très bon livre « Deux gouttes d’eau » de Jacques Expert. Ici, l’auteure va plus loin et ne s’arrête pas à cet unique thématique. Jalousies, non-dits et orgueil peuvent défaire des liens pourtant forts et occasionner des blessures indélébiles  et les personnages en feront les frais.

Tous les parents de jumeaux ou jumelles ont sûrement dû déjà se trouver dans le questionnement de savoir s’ils traitaient leurs enfants de la même façon. Il n’est d’office pas toujours facile de pouvoir se dédoubler et pouvoir partager les mêmes moments de complicité avec les deux. Dans « Sans mon ombre », on se rend compte qu’une des jumelles a toujours été privilégiée et mise en avant par sa mère, occasionnant de la sorte un sentiment de mise à l’écart de l’autre générant dès son plus jeune âge une sorte de jalousie envers son reflet.

Le récit se concentre d’abord sur l’échange de vie des jumelles suite à la mort de Célia. Alors qu’Alice pensait atterrir dans un microcosme privilégié où l’oisiveté serait son quotidien, elle n’y découvre finalement que violences, faux-semblants et tromperies diverses. La vision de Célia sur sa propre vie ne sera abordée qu’au deuxième tiers du bouquin et lèvera le voile sur de nombreuses inconnues. Les apparences sont souvent trompeuses et Edmonde Permingeat le démontre avec beaucoup de suspens.

Il vous sera facile de vous attacher petit à petit à l’une des jumelles (je ne vous dis pas laquelle afin de ne rien dévoiler de la trame) lorsque l’on découvre ses failles et ce par quoi elle est passée dans son quotidien. 

Je n’ai pas su me retenir de tourner les pages tant je voulais connaître la suite et savoir si Alice savait tenir le change auprès de la famille de sa défunte jumelle. J’ai trouvé que l’auteure avait un style d’écriture très bien ficelé et très professionnel. Alors que la vie d’Alice y était d’un style plus brut, j’ai trouvé le pan de la vie de Célia, plus aérien.


Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ce thriller aux multiples facettes. Je remercie les éditions de L’Archipel (et en particulier, Mylène) pour leur confiance accordée et de m’avoir permis de découvrir ce livre en avant-première.

dimanche 7 avril 2019

"L'homme craie" de C.J. TUDOR - Thriller


- Quatrième de couverture - 

"Le problème, c’est que nous n’avons jamais réussi à nous mettre d’accord sur le début. Est-ce quand Gros Gav a reçu le seau de craies pour son anniversaire ? Est-ce quand nous nous sommes mis à nous en servir pour dessiner des bonshommes ? Ou quand ils ont commencé à apparaître d’eux-mêmes ? Est-ce le terrible accident? Ou quand on a retrouvé le premier cadavre ?"

1986. Eddie et ses amis sont encore des enfants. Ils passent leurs journées à parcourir en vélo leur petit village anglais, en quête de distractions. Ils ont élaboré un langage secret: de petits bonshommes allumettes tracés à la craie qu’eux seuls peuvent comprendre. Mais, un jour, l’un de ces mystérieux dessins les conduit jusqu’à un corps démembré qui change leur existence pour toujours.

2016. Eddie croit avoir définitivement tourné la page lorsqu’il reçoit une lettre contenant un nouveau bonhomme craie. Ses amis d’enfance ont reçu la même missive, mais ce qui ressemble à un canular prend une tournure dramatique lorsque l’un d’eux est tué.

Pour sauver sa peau, Eddie comprend qu’il devra faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé trente ans plus tôt.

- Spécificités -
Edition originale :  Pygmalion-Gérard Watelet - Ici, aux éditions J’ai Lu
Pages :  444
Date de parution originale :  17/01/2018 - En poche :  03/04/2019

Thriller diablement efficace, l’auteure anglaise C.J. Tudor parvient - dans ce livre - à créer un suspens haletant, s’étalant sur une trentaine d’années. Les chapitres alternent entre l’enfance d’Eddie, alors âgé d’une dizaine d’années en 1986 et 2016, où les fantômes de  son époque d’insouciance viennent le hanter ainsi que sa bande d’amis.

Eddie grandit dans une petite bourgade anglaise, dans le sud de l’Angleterre, où jusqu’en 1986, les événements les plus marquants étaient des faits divers assez banals dont toute petite ville peut se targuer d’avoir vu se dérouler. Entouré de sa bande d’amis (Mickey, Gav, Hoppo et Nicky), ces gamins d’une dizaine d’années, vont se retrouver pour la première fois face à la mort. Trente ans plus tard, petit à petit, les coupables devront faire face à leurs actes.

Cette histoire racontée du point de vue d’Eddie fait ressurgir ses souvenirs d’enfance et les non-dits qui ont pu avoir de terribles conséquences. Alors que nous posons chaque jour des actes anodins, nous en omettons très souvent les résultats qu’ils peuvent avoir des années plus tard. Les amitiés, les disputes, les peines mais aussi les joies et les moments partagés forgeront petit à petit ce que nous deviendrons. 

De plus, les secrets des petites villes ne le restent jamais très longtemps et modifient les regards que les uns portent sur les autres. Chacun des pré-adolescents a sa part d’ombre et les amitiés risquent d’en pâtir. Les mystères les entourent d’un aura, où le lecteur tente vainement d’en trouver le coupable.

L’auteure a bien compris où et quand distiller des menus détails qui tisseront, comme une toile d’araignée, la trame de son récit. Je connaissais vaguement l’histoire et ce bouquin, ce dernier ayant pu bénéficié d’une grande campagne marketing à sa parution en français au début de 2018. Le succès rencontré par ce livre se comprend aisément à sa lecture, tant pour un premier roman, tout y est maîtrisé et vraiment bien ficelé. Même les personnages qui peuvent sembler secondaires aux premiers abords, trouveront et occuperont une place privilégiée où rien n’est inutile. 


Un tout grand merci aux éditions J’ai Lu qui vont donner une seconde jeunesse à ce livre par sa parution en modèle « poche » et à BePolar.fr pour l’envoi de ce livre.

jeudi 4 avril 2019

"Ce qui ne tue pas" de Rachel ABBOTT - Thriller


- Quatrième de couverture - 

Cleo North sait qu'elle devrait se réjouir pour son petit frère Marcus. Pourtant, rien n'y fait, elle ne sent pas du tout sa nouvelle compagne, Evie, et voit d'un très mauvais œil l'influence croissante de la jeune femme sur son frère. Et puis que signifie cette propension à se blesser " accidentellement " sans arrêt ? Une manière d'attirer encore davantage l'attention de Marcus ? Comme si son pauvre frère, cet artiste si talentueux et si vulnérable, n'avait pas été déjà assez éprouvé par le décès de sa première épouse...
Un soir, un appel à la police, deux corps retrouvés dans la somptueuse demeure des North. Celui de Marcus sans vie, celui d'Evie ensanglanté. Un jeu sexuel scabreux ? Une dispute qui aurait mal tourné ?
Derrière les apparences, qui est le bourreau et qui est la victime ? À travers les voix d'Evie et de Cleo, deux visages du défunt émergent.
Pour l'agent Stephanie King commence l'enquête la plus brutale, la plus ahurissante de sa carrière.

- Spécificités -
Edition originale :  Belfond Noir
Pages : 378
Date de parution :  07/03/2019

Plongée en plein thriller domestique, vous devrez souvent revoir vos idées préconçues car Rachel Abbott aime brouiller les pistes et s’aventurer dans des revirements à 180 degrés. L’auteure dispose d’une plume efficace et déroutante qui empêche le lecteur de s’ennuyer. Elle compte parmi les auteurs anglais qu’il faut tenir à l’oeil sur la scène internationale.

Marcus est un photographe dont la renommée commence doucement à croître, malgré qu’il ait dû surmonter un drame personnel par le décès de sa première épouse. Pour l’aider dans sa tâche professionnelle et se faire connaître, il est épaulé par sa soeur Cleo, avec qui il partage une relation assez fusionnelle. Quand Marcus se met en couple avec Evie, Cleo admet difficilement de perdre sa place privilégiée auprès de son frère et voit d’un mauvais oeil cette nouvelle relation. Un soir, un appel à l’aide parvient à la police qui découvre deux corps ensanglantés dans la maison de Marcus et Evie. Comment en est-on arrivé là? Accident? Meurtre? Jeu sexuel? 

S’il fallait résumer ce livre en seulement trois mots, ils seraient : faux-semblants, manipulation et vengeance. La psychologie des personnages est finement distillée au compte-goutte pour que la machination puisse se mettre en place au fil des pages. Alors qu’on se demande jusqu’où s’étend le côté sombre de Marcus, les voix de Cleo et Evie narrent chacune leur vision des faits. La rivalité féminine entre la compagne et la soeur évolue comme thème principal du récit.

La villa design au bord de la falaise occupe une place importante dans l’histoire et offre une ambiance assez glauque et glaciale. Par moment, cela m’a rappelé le thriller « La fille d’avant » de J.P. Delaney où même un lieu peut à lui tout seul conférer une atmosphère particulièrement singulière.

Le petit bémol de ce livre serait pour moi est la mise en retrait de la policière Stephanie King alors que le résumé laissait sous-entendre une place prépondérante. Même si elle apparaît dès les premières pages, il faut ensuite attendre un assez long moment avant qu’elle ne réapparaisse. 

Ce bouquin ne sera peut-être pas le thriller de l’année mais vous fera, malgré tout je pense, comme pour moi, passer un très bon moment de lecture divertissant au rythme soutenu. C’était la première fois que je lisais cette auteure, mais ça ne sera sûrement pas la dernière.


Un tout grand merci à bepolar.fr et aux éditions Belfond Noir pour leur confiance.

CHANGEMENT D'ADRESSE

QUI DIT NOUVEAU MOIS, DIT NOUVEAUTES! Depuis quelques temps, j'étais un peu moins présente sur les réseaux sociaux et pour ca...