mardi 30 octobre 2018

"Des papillons dans le cœur" de Petra HÜLSMANN - Roman


Voilà encore un livre qui fait partie de la sélection pour le Grand Prix des Lecteurs 2018 pour l’Actualité Littéraire. Mes lectures avancent tout doucement, tout comme la date des délibérations à Paris. Je vous tiendrai bien entendu au courant.


< Quatrième de couverture >

Fille perdue, cœur à prendre. La vie de Lena est à son image : nette et rangée. Jusqu'au jour où, à la veille de ses 30 ans, alors qu'elle s'apprête à se marier, son fiancé Simon lui annonce qu'il est tombé amoureux d'une autre. Comme si ça ne suffisait pas, elle est virée de son travail suite à une étourderie. Mais il en faut plus pour abattre la jeune femme. Pourtant, ses espoirs sont battus en brèche : elle qui espérait s'épanouir dans une agence de relations publiques, trouve un poste dans la petite librairie de son quartier, tenue par Otto, un vieil homme bougon. Malgré ses efforts, elle n'est pas non plus du genre à faire tourner la tête des hommes... ce qui ne l'empêche pas d'éprouver un sentiment incompréhensible à l'égard de son colocataire Ben, véritable tombeur doté d'un ego surdimensionné. Luttant contre cette passion qui la dépasse, elle entame une relation avec Jan, un écrivain, qui remplit tous les critères qu'elle attend chez un homme. En apparence, du moins...Décidément, pas facile d'avoir trente ans.
- Spécificités -
Editions : L’Archipel (ici, aux éditions du Grand Livre du Mois)
Pages: 366
Date de parution: 02/05/2018

Les romans feel-good ne sont pas les livres que je lis le plus souvent mais parfois, j’ai des petits coups de cœur (par exemple : « Hâte-toi de vivre » de Laure Rollier dont la chronique se trouve ici : http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/05/hate-toi-de-vivre-de-laure-rollier.html). Hélas, ça n’arrive pas à tous les coups…

L’histoire est assez basique : alors que Lena devait épouser Simon, ce dernier l’abandonne très peu de temps avant le mariage, la laissant sans domicile. Dans le même temps, elle se fait virer de son emploi. Tout va pour le pire dans la vie de Lena et pourtant, elle décide de ne pas baisser les bras et de remettre de l’ordre dans sa vie. La vie d’une trentenaire est loin d’être un long fleuve tranquille et Lena compte bien le démontrer.

J’ai été quelque peu déçue de cette lecture malgré le succès retentissant que ce roman a pu connaître en Allemagne. Trentenaire comme l’héroïne, j'aurais parfois pu m’y identifier par certains aspects mais je n’ai hélas pas ressenti l’émotion que l’auteure a sûrement voulu transmettre. Est-ce le fait d’un décalage entre l’écriture originale et la traduction ? Je ne sais pas mais j’ai trouvé parfois l’histoire un peu « longuette » et certains chapitres tirés en longueur, voire tirés par les cheveux.

En plus, j’ai trouvé le personnage de Lena beaucoup trop nunuche à mon goût. On peut ne pas avoir de bol dans la vie mais elle, elle avait le don de se mettre elle-même dans la mouise. Ce roman se laisse lire, surtout en vacances mais ne me laissera pas un souvenir impérissable. C’est le genre de livre qu’une fois lu, on oublie tout aussi facilement.

Ainsi vous l’aurez compris, ce livre ne m’a pas remuée et je ne le défendrai dès lors pas lors des prochaines délibérations du Grand Prix des Lecteurs.

Comme j’ai déjà dû vous l’écrire, ceci n’est que mon humble avis et n’engage que moi. Ce n’est pas parce que je ne l’ai pas aimé, que pour autant ça en constitue un mauvais livre. Je ne peux que vous conseiller de le lire pour ainsi vous faire votre propre opinion et pourquoi pas, partager votre avis avec moi:)

dimanche 28 octobre 2018

"Illusions d'optique" de Jane STANTON HITCHCOCK - Roman noir



Quatrième de couverture

Une intrigue en trompe-l'œil. Peintre, spécialiste du trompe-l’œil mural, Faith a d'abord hésité lorsque la vieille et richissime Mrs Griffin lui a demandé de venir décorer la salle de bal de sa somptueuse demeure, Le Refuge. Cassandra, l'unique fille des Griffin, n'y a-t-elle pas été assassinée quelques années plus tôt ? Sur les conseils de son vieil ami Harry, Faith accepte cependant, d'autant plus que la rétribution prévue est royale. Intriguée par ce crime que la police n'a pu élucider, Faith s'aventure, en entrant au Refuge, dans un univers où le faux-semblant, l'illusion d'optique, le trompe-l’œil n'existent pas seulement sur les murs. Et dont elle est bien loin de maîtriser tous les arcanes..

- Spécificités -
Editions : ArchiPoche
Pages: 250
Date de parution: 22/08/2018

Faith est une artiste peintre, vivant de son art à New York et spécialisée dans les trompes-œil. Alors qu’un très gros contrat lui est confié par Madame Griffin, riche bourgeoise pour la rénovation de sa salle de bal, Faith va se retrouver confrontée aux fantômes du meurtre de Cassandra, fille de la propriétaire, sauvagement assassinée quelques années auparavant. Faith décide de mener une enquête policière afin de ne pas laisser ce crime impuni et enfin retrouver l’assassin de Cassandra aux risques parfois de faire tomber les certitudes et les faux-semblants.

Comme évoqué dans le résumé et dans la quatrième de couverture, Faith doit transformer une ancienne salle de bal au sein de la somptueuse propriété, le Refuge. A la fois menaçant et entouré de mystères, ce lieu tient une place comme un personnage à part entière. Alors que la salle de bal est transformée, on peut imaginer le décor qui prend forme. L’auteure passe du temps à détailler les fresques et travaux qui modifient les lieux. J’ai trouvé que cette demeure occupait une place vraiment particulière au fil du récit.

Un détail intéressant de ce livre est qu’il est paru en premières éditions, fin des années 90. J’ai aimé cette atmosphère un peu « démodée » (attention, pas péjorativement parlant), loin de l’invasion des technologies que nous connaissons à l’heure actuelle. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un vieux film des années 60, lorsqu’Alfred Hitchcock (le hasard veut que l’auteure de ce livre porte le même patronyme que ce cinéaste) était au sommet de son art.

Même si j’ai parfois trouvé Faith agaçante car ses réactions sont un peu trop prévisibles et formatées, je ne me suis pas ennuyée à la lecture de ce suspens. J’ai apprécié cette atmosphère noire particulière du livre où l’accent est mis avant tout sur le psychologique et j’ai passé un bon moment de lecture.

Je remercie les éditions de l’Archipel (Archipoche, en particulier) pour leur confiance.

lundi 22 octobre 2018

"Une si brève arrière-saison" de Charles NEMES - Roman


Je remercie HC Editions et Babelio pour  ce livre, reçu dans le cadre de la masse critique de septembre 2018 consacrée à la rentrée littéraire. Ce livre restera pour moi l’un (si pas Le) coup de cœur de cette rentrée littéraire.


[Quatrième de couverture]

Jacques ne supporte plus la pâleur de son quotidien de jeune retraité. Seule sa nièce Adèle lui apporte un peu de lumière depuis qu’il a décidé d’écrire sans y arriver et s’est mis en tête de séduire Christine Angot sans plus de succès.

Adèle a la fraîcheur de ses trente ans et les mêmes goûts musicaux que son rocker d’Uncle Jack. Elle est « son héritière courage, sa revanche, sa réincarnation réussie ». Jusqu’au jour où elle accepte de prendre la place de concert d’une amie. Les Eagles of Death Metal jouent au Bataclan ce soir-là et elle ira pour voir.

L’existence d’Adèle va sombrer alors que celle de Jacques retrouvera un sens. Un hymne à l’amour et à la vie… avec le cœur à l’envers. Il fallait la délicatesse et l’humanité de Charles Nemes pour aborder un tel sujet.

- Spécificités -
Editions : HC Editions
Pages: 222
Date de parution: 30/08/2018

Alors que la première partie de la quatrième de couverture semble introduire une histoire légère et à la limite comique, une fois parcouru le second alinéa, on se rend compte que le sujet de ce livre sera encore douloureux pour beaucoup de personnes.

Retraité de son métier de traducteur technique et célibataire sans enfant, Jacques est à l’aube de sa seconde vie mais il se rend compte de la morosité de sa vie et en vient à douter de son bien-fondé. Heureusement, il a son rayon de soleil mais qu’un seul : il s’agit de sa nièce, Adèle. Avec cette dernière, il partage un goût immodéré de la bonne musique autour d’un verre de bière. Mais lorsqu’Adèle se rend au Bataclan au concert des Eagles of Death Metal, les rôles vont s’inverser.

De ce roman aux accents cocasses aux premiers abords, la réalité y rejoint la fiction. J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons. D’abord, celle d’avoir osé traiter d’un sujet encore sensible (que sont les attentats terroristes et plus particulièrement, ceux du 13 novembre 2015 à Paris) mais surtout de l’avoir fait de manière digne et sobre.

La seconde raison est que Charles Nemes y aborde la psychologie des personnages de manière sensible et si réelle. Que ce soit pour Jacques qui souffre au plus profond de lui de ses problèmes de masculinité que pour Adèle, qui malgré qu’elle ne souhaite pas avoir l’impression de jouer de son statut de victime, devra reconstruire son quotidien après un événement si traumatisant. Comment alors ne pas s’attacher à ces deux personnages si réalistes mais aussi fort touchants.

J’ai trouvé la fin particulièrement « osée/culottée » mais je ne saurais que trop vous conseiller ce roman de la rentrée littéraire. J’en avais entendu parler et lu des articles mais je trouve qu’il mériterait une bien plus grande place car il m’a plu tout du long tant pour son écriture subtile que pour son final qui m’a littéralement scotchée. Merci Monsieur Nemes !


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dimanche 21 octobre 2018

"Un mariage anglais" de Claire FULLER - Roman


Un tout grand merci aux éditions Stock et à Netgalley pour la découverte de ce très beau roman.


[Quatrième de couverture]

Ingrid a 20 ans et des projets plein la tête quand elle rencontre Gil Coleman, professeur de littérature à l’université. Faisant fi de son âge et de sa réputation de don Juan, elle l’épouse et s’installe dans sa maison en bord de mer.
Quinze ans et deux enfants plus tard, Ingrid doit faire face aux absences répétées de Gil, devenu écrivain à succès. Un soir, elle décide d’écrire ce qu’elle n’arrive plus à lui dire, puis cache sa lettre dans un livre. 
Ainsi commence une correspondance à sens unique où elle dévoile la vérité sur leur mariage, jusqu’à cette dernière lettre rédigée quelques heures à peine avant qu’elle ne disparaisse sans laisser de trace.

- Spécificités -
Editions : Stock
Pages: 436
Date de parution: 02/05/2018

Le hasard a voulu qu’il s’agissait du cinquième roman sélectionné pour le Grand Prix des Lecteurs, c’était donc une double occasion pour lire ce livre. J’avoue avoir été conquise tant par son style d’écriture élégant que par l’histoire en elle-même. C’est l’histoire d’un amour mais pas seulement. Ecris avec beaucoup de justesse, ce roman anglais ne tombe à aucun moment dans le sentimentalisme et m’a littéralement comblée.

Alors qu’elle est encore aux études, Ingrid tombe amoureuse de Gil, son professeur d’université de 20 ans son aîné et décide d’abandonner sa propre destinée pour vivre pleinement son amour. Mère de deux petites filles et cloisonnée dans une vie qui n’est pas vraiment la sienne, Ingrid disparaît un jour. Disparition volontaire, suicide, accident ? Ses deux filles, Nan et Flora, devront grandir dans l’ombre de cette mère, entourée de mystères. Lorsque leur père Gil est victime d’un accident, elles retournent auprès de lui dans leur maison familiale sur leur île natale où les secrets si profondément enfouis referont doucement surface jusqu’à éclater.

On ne se trouve pas avec des thèmes légers car on est en pleine saga familiale dramatique. Grâce à des lettres écrites par Ingrid, on découvre petit à petit comment la romance entre elle et Gil a grandi et évolué au fil des années pour en arriver à sa disparition. Bien entendu, il y a eu les beaux moments avec notamment l’arrivée de leurs deux filles mais aussi les épreuves, les secrets que l’on pensait cacher, les trahisons, la dureté de la vie….

L’auteure a su à plusieurs reprises me surprendre car l’histoire est évolutive comme j’ai plus l’occasion d’en croiser dans des thrillers, notamment. Certains éléments du présent trouvent leur origine dans le passé mais de manière tout à fait cohérente, sans en perdre le lecteur en route. Elle y décortique l’amour qui fut passionné entre Ingrid et Gil pour se terminer dans la tragédie. Les faux-semblants qui entourent la vie de Gil et d’Ingrid sont, petit à petit, révélés par un retour en arrière grâce aux lettres d’Ingrid. Mêlant le passé par les lettres et le présent lorsque Nan et Flora rentrent sur leur île natale, les pièces du puzzle se remettent finalement en place pour une fin, digne de ce nom. A découvrir !!!

lundi 15 octobre 2018

"Dîner avec Edward" d'Isabel VINCENT - Roman

Voici déjà le quatrième roman sélectionné pour le Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire.


> Quatrième de couverture <

Afin d'apaiser une amie installée loin de New York et de son père nonagénaire, Isabel accepte d'aller dîner avec Edward, dévasté par la récente disparition de son épouse. Journaliste, la quarantaine, Isabel traverse aussi une crise : à peine débarquée dans la Grosse Pomme, elle assiste impuissante au naufrage de son mariage. Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'Edward possède d’époustouflants talents de cuisinier, alliés à un sens de l'humour sans faille et à une solide philosophie de l'existence. Pour son hôte, le vieil homme repasse derrière les fourneaux. Et l'invitation ponctuelle devient un rendez-vous régulier, l'occasion pour les deux âmes en peine de reprendre goût à la vie, et foi dans les bienfaits d'un verre de martini !

-  Spécificités – 
* Editions : Les Presses de la Cité  (ici, éditions Grand Livre du Mois)
* Paru le 05/04/2018
* Nombre de pages : 189

C’est l’histoire d’une belle amitié qui se tisse entre deux amateurs de bonne cuisine : d’une part, Isabel, dont le mariage bat de l’aile à la suite de son emménagement à New York et d’autre part, Edward, nonagénaire qui, après avoir perdu son grand Amour, perd également le goût à la vie. Voulant simplement rendre un petit service à une amie en changeant les idées à son père, Isabel était loin d’imaginer le pouvoir qu’aurait cette rencontre sur son destin.

La grande originalité de ce livre : les titres des chapitres sont en fait les menus partagés par les héros principaux de ce roman doux et tendre. Chacun des chapitres est un repas qu’Isabel et Edward vont partager depuis leur rencontre. Pour les amoureux de gastronomie, des petits conseils de cuisine sont égrenés au fil des pages, sans que cela ne se transforme pour autant en manuel de cuisine.

J’ai aimé parcourir Roosevelt Island car malgré plusieurs voyages dans la Grande Pomme, il s’agit d’un endroit que je ne connaissais absolument pas de visu. J’ai aimé m’y promener et y découvrir son passé carcéral et psychiatrique et ce, dans les grandes lignes. 

C’est un roman assez court mais qui garde un regard assez optimiste sur la vie. Même si dans notre parcours de vie nous subissons des épreuves, il faut savoir apprécier le bonheur là où il est, dans les petites choses du quotidien. L’auteure place le rôle de l’amitié au centre de son livre, amitié belle même si pas conventionnelle aux premiers abords.

En savourant ce récit, j’ai quand même une déception assez conséquente quant à sa fin. Sans la dévoiler (bien entendu ;), je suis restée sur ma faim, si je puis me permettre cette expression vu le titre du roman :-D Mon esprit assez cartésien m’empêche d’apprécier les fins d’histoire ouvertes, laissant le lecteur s’imaginer celle qu'il souhaiterait. Si je devais donc retenir un point négatif, cela serait celui-ci car c’était comme si pour moi, il manquait les toutes dernières pages de la fin. C’est dommage car c’est une des choses qu’on retient le plus le «final», mais j’ai quand même passé un délicieux (pour rester dans le sujet) moment en compagnie d’Isabel et d’Edward.

samedi 13 octobre 2018

"J'ai vu la mort en face" de Walter BENJAMIN - Témoignage



[Quatrième de couverture]

Walter Benjamin est sur le point d'embarquer quand un kamikaze se fait exploser à quelques mètres de lui. Violemment projeté en arrière, il découvre hébété qu'il a perdu une jambe. Nous sommes le 22 mars 2016, il est 7 h 58 à l'aéroport de Bruxelles. Autour de lui, des corps brûlés, un homme décapité... Une scène apocalyptique. Amené à l'hôpital dans un état critique - il a perdu énormément de sang -, les médecins parviendront tout de même à le sauver. Débute alors le récit d'une reconstruction, les longs mois d'hospitalisation, les opérations, la rééducation... Walter doit mener un combat quotidien, contre ses angoisses, ses idées noires, réapprendre à vivre dans ce nouveau corps, s'autoriser à aimer aussi...

Un témoignage qui touche par son exemplarité et la capacité de résilience de son auteur.

- Spécificités -

Editions : Editions du Rocher
Pages: 233
Date de parution: 28/02/2018

Il y a des livres qui vous retournent les émotions, qui laissent une empreinte sur votre vie et qu’une fois la dernière page tournée, vous ne pouvez oublier. Ce livre « J’ai vu la mort en face » en fait partie pour moi. J’ai été autant touchée par l’histoire de Walter Benjamin - mais aussi et surtout - par son écriture.  Plusieurs fois, j’ai été fortement émue par ce qu’il a traversé (l’attentat à proprement parlé) mais également par le parcours du combat qui s’en est suivi : l’hospitalisation, le dur et long combat vers la guérison, l’apprentissage de nouvelles habitudes, la reprise d’une vie « normale »,…. J’ai connu plusieurs épisodes où les yeux me piquaient, tant je n’ai pu rester insensible à ce vécu.

Depuis les attentats de Charlie Hebdo, nous avons modifié notre vision de l’Homme et découvert que la menace terroriste était sur le pas de notre porte. Alors qu’avant ce funeste mois de janvier 2015, nous regardions les images sur nos télévisions en tant que spectateurs, la menace terroriste est venue frapper chez nous (même si des années plus tôt nous avions connus les attentats de Madrid et de Londres).

J’ai été agréablement surprise par le soutien qu’il a reçu de certaines personnes comme le Roi et la Reine mais aussi par Hassan, une des premières personnes venues à son secours peu après les explosions dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles devenu ensuite un ami, par Oussama et des adolescents issus de Molenbeek. Par contre, le manque d’empathie dont a fait preuve le monde politique est tout simplement honteux.

Par un discours empreint de tolérance et de non-violence, Walter Benjamin décrit dans ce court livre mais intense, son réveil à l’hôpital, la revalidation, ses premières sorties de l’hôpital de longs mois après le 22 mars, son retour chez lui,… On ne peut rester insensible à la lecture de ce livre, tant le courage de son auteur est tout simplement inouï. C’est le genre d’individu que j’aimerais rencontrer, tant son courage et sa non-résilience en font de lui, une belle personne.

Chaque fois que je me rends à l’aéroport de Bruxelles, je ne peux qu'avoir une pensée pour les victimes et leurs familles après cet acte abject. Plus de deux ans après, leurs combats sont loin d’être terminés. Même si les projecteurs se sont éteints autour d’eux, ils devront vivre avec les terribles souvenirs et souffrances tant physiques que morales, de ce jour qui restera marqué dans le cœur de tous les belges, abandonnés par les assurances et le monde politique notamment.

dimanche 7 octobre 2018

"Le glas de l'innocence" de Cyril CARRERE - Thriller



[Quatrième de couverture]

Okinawa, 1993 – Un jeune garçon subit au quotidien les accès de violence de son père. Au plus fort d’une enfance chaotique et solitaire, il noue une amitié solide avec une camarade de classe.
Mais l’horreur l’attend au tournant …
Tokyo, 2017 – Une série de meurtres dans le quartier cossu de Meguro place l’inspecteur Alex Nakayama dans une situation désespérée. Son excentrique mais talentueux assistant Hayato Ishida le supplée et va apprendre à ses dépens que les masques de la société japonaise renferment parfois de lourds secrets… Entre déni et suspicion, le cauchemar ne fait que commencer.

- Spécificités -
Editions : Le Lys Bleu
Pages: 356
Date de parution: 25/09/2018

Comme vous avez déjà pu le constater sur mon blog, je lis des auteurs confirmés mais pas seulement. Il m'arrive aussi de découvrir des primo-écrivains. Pour ces derniers, ça peut être les maisons d'éditions qui me les proposent mais parfois, cela peut être les auteurs eux-mêmes qui me proposent leurs livres (comme a été le cas pour Sébastien Didier, "Je ne t’oublie pas", ma chronique déjà sur le blog : http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/05/je-ne-toublie-pas-de-sebastien-didier.html), ou comme ici avec "Le glas de l'innocence".

Très souvent, je suis dans l'obligation de (hélas) refuser, car le temps me manque, mes journées ne comptant seulement que 24h (ça m'arrangerait beaucoup si elles pouvaient en compter le double;). Mais dans le cas présent, j'ai directement été séduite par la quatrième de couverture et je me suis dit : "Pourquoi ne pas laisser une chance à ce livre?" Bien m'en fasse car j'ai vraiment apprécié sa lecture. Ce thriller m'a transportée dans une culture assez méconnue pour ma part et c'est déjà un très bon point.

On y suit l'enquête menée par l'inspecteur Alex Nakayama dans les beaux quartiers de la vile de Tokyo, Meguro, à la suite de l'assassinat de deux étudiants. Aidé par Hayato, son tout jeune assistant très sûr de lui, Alex était loin d'imaginer que son histoire personnelle allait se trouver autant mêlée à son enquête. Quand son propre passé va ressurgir, les complots et secrets s'accumuleront au risque de briser les certitudes.

Le Japon n'est pas un pays que je connais, hormis les quelques films et séries télés que j'ai pu regarder et qui s'y sont déroulaient. L'Asie n'est pas un continent forcément très représenté dans mes lectures puisque celles-ci se déroulent principalement en France, en Angleterre ou aux États-Unis. Cyril Carrere a réussi à me faire voyager vers ce pays lointain et à découvrir la ville de Tokyo. La culture japonaise prend une place toute particulière au travers de l'histoire.

Comme j'ai déjà pu l'évoquer dans d'autres articles, j'ai parfois des difficultés à retenir les noms asiatiques des personnages. Pour éviter de m'y perdre au fil des pages, je me suis construit un petit aide-mémoire. Et ça a bien fonctionné car il m'a beaucoup aidée et j'ai pu ainsi savourer toute l'histoire, sans devoir revenir constamment en arrière.

Comme tout bon thriller qui se respecte, le suspens monte crescendo à chaque page qui se tourne. La mise en place de la trame prend parfois un peu de temps mais arrivée à près de la moitié, j'avais vraiment envie de connaître l’identité du tueur. Le final se tient et tout du long, j'ai trouvé le récit assez bien cohérent.

Pour un premier thriller, je l'ai trouvé assez bon et abouti. Certes, il n'est peut-être pas parfait mais c'est très prometteur pour les prochains livres de Cyril Carrere. J'ai été contente de m'être laissée tentée et je souhaite tout le meilleur à cet auteur, que je tiens à remercier pour toute sa gentillesse.

lundi 1 octobre 2018

"Google contre Wikileaks" de Julian ASSANGE - Docu



> Quatrième de couverture <

En juin 2011, Julian Assange reçoit un visiteur inhabituel dans sa petite maison de campagne anglaise en résidence surveillée de Ellingham Hall : le président de Google en personne, Eric Schmidt, venu tout droit de la Silicon Valley. Le général assiégé de WikiLeaks, la plus audacieuse entreprise d'édition insurrectionnelle connue à ce jour, et l'empereur d'Internet vont croiser le fer : du Printemps arabe aux bitcoins, et des solutions technologiques aux problèmes politiques, tout les oppose.

-  Spécificités –
* Editions : Ring Editions
* Paru le 16/05/2018
* Nombre de pages : 264

Julian Assange, fondateur de Wikileaks est mondialement connu et, pourtant, entouré de tant de secrets. Plusieurs Etats ont lancé des poursuites judiciaires à son égard suite à la diffusion de millions de documents confidentiels relatifs aux « secrets d’Etats ». Depuis juin 2012 (soit une peu plus de 6 ans), il vit reclus dans l’ambassade équatorienne de Londres, pays lui ayant accordé l’asile politique et l’Angleterre lui interdisant de prendre l’avion. Des accusations de viol furent également lancées à son égard par la justice suédoise, mais elles ont été abandonnées.

Pour comprendre comment Julian Assange est devenu l’ennemi public n°1, il faut remonter à la création de Wikileaks en 2006. Wikileaks est avant tout une organisation non-gouvernementale qui souhaite mettre en lumière les scandales de corruptions, de violations des droits de l’homme à travers le monde, d’espionnage.  Alors que les lanceurs d’alerte étaient à peine entendus et peinaient à obtenir de l’audience, leurs messages ont trouvé échos et dorénavant le monde entier en connait au moins un et peut citer leur nom :  Edward Snowden, Chelsea Manning,…

Via le site Internet du même nom, tout se précipite durant l’été 2010, lorsque des milliers de câbles diplomatiques américains sont rendus publiques. Dès ce moment-là, les plus grandes entreprises américaines permettant le paiement électronique retirent leurs dés de l’échiquier et Wikileaks voit ses comptes supprimés.

En juin 2011, alors que Julian Assange est assigné à résidence au fin fond de la campagne anglaise, il reçoit un visiteur tout fait inhabituel : Eric Schmidt, alors PDG du géant Google, accompagné d’une équipe comprenant les pontes de l’entreprise. Le motif évoqué à cette visite est la rédaction d’un livre par Eric Schmidt « himself » et son acolyte depuis plusieurs années, Jared Cohen, directeur de Google Ideas.  Julian Assange revient longuement sur les pédigrés de ces « invités » et sur la mise en place de cette rencontre assez hors norme.

Alors que l’entretien est enregistré à la base pour les têtes-pensantes de Google, Julian Assange a décidé de le retranscrire pour démonter certains de ses propos qui ont été détournés dans leur livre. Les questions sont généralement posées par l’équipe de Google et Julian Assange y répond.

A bien des égards, j’ai été surprise par la mainmise de certaines grandes entreprises internationales dans l’ordre géopolitique mondial. La souveraineté et suprématie des Etats dans l’échiquier mondial n’est, à l’heure actuelle, plus qu’un lointain souvenir.

Glaçant tout du long quand on se rend compte de l’avenir technologique qui nous attend, ce récit permet de redécouvrir Wikileaks et son fondateur utopiste. Heureusement, il ne s’agit pas non plus de tomber dans les pires théories conspirationnistes et complotistes dont certains clament comme vérité.

Même si parfois, les termes employés et sujets abordés sont très pointus, des notes de bas de page aident les lecteurs, étrangers à la sphère Internet comme moi, de mieux s’y retrouver. J’avoue que parfois, j’ai eu des difficultés à comprendre et à ne pas me perdre parmi les détails techniques du Web. Pour tout bon geek qui se respecte, je pense que ce livre est une mine d’or d’informations.

Je remercie les éditions Ring pour cette plongée dans ce face-à-face de deux géants du Net.

CHANGEMENT D'ADRESSE

QUI DIT NOUVEAU MOIS, DIT NOUVEAUTES! Depuis quelques temps, j'étais un peu moins présente sur les réseaux sociaux et pour ca...