mardi 29 janvier 2019

"Une femme entre nous" de Greer HENDRICKS et Sarah PEKKANEN - Thriller psychologique

Et bien voilà, mon premier coup de coeur de 2019 est bel et bien arrivé. Une fois commencé, vous risquez comme moi d’avoir vraiment du mal à vous séparer de ce livre. Votre vie sociale risque d’être réduite à néant et vos nuits plus courtes que prévues...


> Quatrième de couverture <

Nous aurions vraiment aimé vous faire un résumé classique de ce livre, vous raconter les grandes lignes de l’histoire. Celles-ci sont, hélas, banales à pleurer. Jugez-en plutôt. À 37 ans, Vanessa découvre que son mari, Richard, a une aventure avec une femme plus jeune. Il la quitte, le divorce est prononcé et Vanessa se retrouve seule, sans aucune perspective. Ne parvenant pas à se reconstruire, elle se met à nourrir des sentiments dangereux envers Richard et sa nouvelle conquête. Nellie a une vingtaine d’année. Arrivée il y a peu à Manhattan, elle travaille le soir comme serveuse. Lorsqu’elle rencontre Richard, son existence bascule. Fous amoureux, tous deux décident de se marier. Mais bientôt, Nellie a la sensation d’être suivie, épiée. Cela aurait-il un rapport avec l’ex-femme de Richard, qui ne peut se résoudre à la séparation ?

On vous avait prévenu, tout ça est d’une banalité affligeante. On aurait certes pu rendre la chose beaucoup plus palpitante, mais il aurait fallu pour cela évoquer le premier des prodigieux rebondissements qui émaillent ce livre. Essayer ainsi de vous donner envie aux dépens de votre plaisir nous a semblé malvenu. Nous nous contenterons simplement de vous dire que Greer Hendricks et Sarah Pekkanen ont élaboré une construction littéralement diabolique et inédite afin de nous faire éprouver l’espoir et le désespoir des femmes, l’usure du couple, l’amitié féminine, tout cela sous couvert d’une intrigue captivante et de personnages bouleversants

-  Spécificités – 
* Editions : Sonatine
* Paru le : 01/05/2018
* Nombre de pages : 455

Ce que j’ai beaucoup apprécié dans ce livre est l’audace des deux auteures d’avoir réaliser un E-N-O-R-M-E twist comme je les aime à la moitié du récit. J’en ai été tellement retournée et bluffée que j’ai dû relire deux ou trois fois le chapitre pour être sûre que je ne m’étais pas trompée et compris tout de travers. Certes l’histoire n’est pas la plus originale qui soit mais j’ai apprécié la façon dont les auteures l’ont abordée dans ce thriller psychologique où la tension s’accroit au fil des pages.

Je commence à me méfier doucement des quatrièmes de couverture qui promettent monts et merveilles pour finalement présenter des choses rencontrées assez couramment dans d’autres lectures. Et bien, ici pour une fois, tout me semble véridique.

Les comparaisons entre différents auteurs sont souvent subjectives et j’avoue que parfois je ne vois pas très bien les rapports que certains journalistes ou éditeurs ont pu faire. La comparaison ici à Gillian Flynn est totalement justifiée car j’ai retrouvé la même ambiance pesante. Je me souvient que lorsque j’avais lu son livre «Les apparences» (ce livre a d’ailleurs eu droit à une adaptation cinématographique - « Gone Girl » du nom du titre original du bouquin — avec Rosamund Pike et Ben Affleck, sous la direction de David Fincher), j’étais tombée littéralement sur les fesses à la moitié du livre. 

La personnalité perverse narcissique d’un personnage (je ne compte pas vous révéler qui car ce n’est qu’après de très nombreuses pages que l’on découvre les vrais traits de caractère de chacun), manipulation, non-dits et faux-semblants se confondent efficacement de manière machiavélique jusqu’au final que je n’avais pas vu arriver de la sorte.

Mille mercis aux Editions Sonatine pour leur confiance et pour l’envoi de ce service-presse. Sonatine est une maison d’éditions que j’apprécie particulièrement depuis de nombreuses années pour sa ligne éditoriale. Encore une fois, elle démontre son talent à publier de petites pépites. 

Pour moi, ce livre m’a vraiment fait passé un très bon moment de lecture et j’espère que ces deux auteures se remettront ensemble pour, à nouveau, nous écrire un thriller à quatre mains aussi bon.

dimanche 27 janvier 2019

"La petite fille du phare" de Christophe FERRE - Thriller

Alors que j’avais été très tentée de lire ce livre au vu de la quatrième de couverture, de la bande-annonce qui en annonçait tant, d’une belle couverture, je ressors de sa lecture particulièrement déçue. Je m’en explique….


> Quatrième de couverture <
Ploumanac'h, Côte de granit rose. Le temps d'une soirée dans un bar proche de leur maison, Morgane et Elouan laissent la garde de leur bébé, Gaela, à son frère adolescent.
Au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d'effraction, nulle demande de rançon. Les pistes se multiplient, mais l'enquête piétine. 
Très vite, la police judiciaire pense que la petite fille ne sera jamais retrouvée.
Pour les parents de Gaela, l'enfer commence. D'autant qu'on fouille leur passé, et que celui-ci présente des zones d'ombre. Morgane est bientôt suspectée d'avoir orchestré la disparition de sa fille...
Un suspens au dénouement aussi stupéfiant qu'une déferlante sur les côtes bretonnes.

-  Spécificités - 
* Editions: L’Archipel
* Paru le 03/10/2018 
* Nombre de pages : 442

Un soir, Morgane et Elouan, jeunes parents d’une petite fille de seulement 10 jours décident de s’octroyer un moment rien qu’à eux et d’aller boire un verre pas loin de chez eux. Ils laissent leur bébé sous la surveillance de son grand frère, Arthur de 13 ans. Lorsqu’ils rentrent chez eux, c’est le drame… Le couffin est vide, la petite Gaela a disparu alors que son frère n’a rien entendu. Une enquête policière débute, sous la juridiction du juge d’instruction Ornano. Chaque membre de la famille devient suspect et les choses se compliquent lorsque le bébé réapparaît mystérieusement un mois plus tard.

De par le pitch, on pourrait se croire dans une banale histoire de disparition d’enfants comme il en existe déjà beaucoup en littérature. Pourtant, ce n’est pas forcément rédhibitoire pour moi et je me plonge assez facilement dans ce genre de polars. C’est la même chose quant au fait qu’il puisse y avoir des invraisemblances dans le récit, je ne suis pas toujours terre-à-terre et je peux comprendre que l’auteur ait voulu un peu « pimenter » l’histoire. Mais ici, selon moi, le final est trop tiré par les cheveux, entachant toute crédibilité.

Ainsi, cette lecture m’a laissé un goût mitigé et j’en éprouve une grosse déception à la fin. Un des gros points négatifs dans la narration, pour ma part, est que j’ai été gênée par la tenue des dialogues que j’ai trouvé très « guindés ». Je ne l’ai pas trouvé fluide et manquant de naturel. Autre point négatif, la teneur des personnages que j’ai trouvé agaçants et insipides de par leurs comportements. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux protagonistes, au contraire, Morgane ayant le don de m’irriter par son certain détachement alors que son bébé a disparu et une paranoïa à toute épreuve.

Alors que j’aime découvrir de nouvelles destinations par mes lectures, c’était ici l’occasion de découvrir la Bretagne que je n’ai pas encore eu l'occasion de visiter. Pourtant, dans la première partie de l’histoire, je me suis sentie envahie par des descriptions beaucoup trop détaillées. J’ai envie de dire que trop de descriptions tuent la description car nous nous trouvons dans un thriller et non dans un guide touristique. 

Je pense que j’aurais été plus complaisante et plus indulgente dans le cadre d’un premier roman où la non-expérience de l’auteur aurait pu expliquer les défauts trouvés à ce livre. Or, l’auteur Christophe Ferré en est quand même déjà à son 9ème livre.

Bien entendu, toutes ces constations ne sont que mon humble avis personnel. Je ne souhaite pas l’imposer aux autres lecteurs et c’est la raison pour laquelle je vous conseille de vous faire votre propre avis par la lecture de ce livre.

Malgré tout, je remercie L’Archipel pour leur confiance (et plus particulièrement Mylène qui se reconnaîtra). 

Pour terminer, dans cette (hélas) chronique négative je citerai un proverbe breton (pour rester dans le sujet) : « Chacun son goût, c’est ainsi que nous sommes tous ».

jeudi 24 janvier 2019

"Evanouies" de Megan MIRANDA - Polar

Ce thriller était le quatrième de la sélection en lice pour le Prix du Meilleur Polar 2018 aux éditions Points mais c’est le troisième que je lisais (je sais mes lectures et chroniques ne se sont pas faites par ordre chronologique). Pour un style déroutant, montez à bord ! 


> Quatrième de couverture <
Nicolette s'était pourtant juré de ne jamais remettre les pieds à Cooley Ridge, sa ville natale. Dix ans plus tôt, sa meilleure amie Corinne a disparu, et son corps n'a jamais été retrouvé. Aujourd'hui, Nic doit rentrer chez elle pour s'occuper de son père, atteint d'Alzheimer. Il est persuadé d'avoir vu Corinne. Hallucination ? Mais Nic n'a pas sitôt posé le pied à Cooley Ridge qu'une nouvelle jeune femme disparaît. Le piège se referme. Pendant les deux semaines qui vont suivre, en révélant au lecteur son histoire à rebours, depuis le jour 15 jusqu'au jour 1, Nic va affronter ses pires démons. Mais aussi les vérités amères et les secrets d'une ville où personne n'est réellement celui qu'il prétend être.
-  Spécificités - 
* Editions: Points
* Paru le 14/06/2018 
* Nombre de pages : 471

Entreprendre l’écriture d’un livre sous la forme d’un récit à l’envers puisqu’on débute par la fin était une mission risquée. C’était la première fois que je lisais un livre « compte-à-rebours » et cela m’a vraiment déboussolée pour le coup. L’idée est clairement originale car ce n’est pas quelque chose qu'on retrouve dans toutes nos lectures. Le problème, c’est que cela m’a perdue à plusieurs occasions. Je ne pense pas être dotée d’une mémoire d’huître (bon d’accord j’avoue : sauf en cas d'extrême fatigue;) mais à peine un chapitre terminé, j’ai souvent eu l’impression de ne pas avoir retenu ce que j’avais lu précédemment et complètement oublié où j’en étais dans la trame. Faire des liens en ce qui se passe dans le récit n’était pas chose aisée, à moins de faire attention au plus petit détail.

A vrai dire, je ne sais pas si ce style n’est vraiment pas fait pour moi ou si j’ai lu le livre à un mauvais moment de ma vie pour ne pas l’apprécier à sa juste valeur.Mais ça n’a pas été évident pour moi d’aimer beaucoup ce livre car j’avais l’impression de ne rien en retenir et devoir revenir sans cesse aux chapitres précédents.

Alors que j’ai tendance à facilement m’accrocher aux personnages des livres que je lis par un trait de caractère ou un soupçon d’empathie que je peux éprouver à leur égard, Nicolette, l’héroïne principale a plus eu tendance à m’ « agacer » pour ce qui lui arrivait. 

Je ne pense pas que pour autant ce livre ne soit pas de qualité ou soit à jeter aux oubliettes. Comme je le dis souvent, c’est à chacun de se faire sa propre opinion et de ne pas se laisser entraîner par la masse. 

Cela faisait un petit temps que j'avais lu ce livre mais j’ai eu du mal à me forger mon opinion : appréciation favorable ou non ? J'ai pris le temps de rédiger cette chronique et vais à présent me pencher sur les avis et critiques publiés sur des sites de lecteurs tels que babelio.com ou lecteurs.com afin de découvrir l’opinion générale. Un jour peut-être, je redonnerai sa chance à ce polar et je le relirai.

mercredi 23 janvier 2019

"Le dernier hyver" de Fabrice PAPILLON - Polar

Sélectionné pour concourir au Prix du Meilleur Polar des éditions Points, j’ai été agréablement surprise à sa lecture. Les votes du jury devaient être envoyés pour le 14 janvier. Nous sommes maintenant tous dans l’expectative concernant les résultats.


- Quatrième de couverture - 

Août 415 après J-C. : La ville d'Alexandrie s'assoupit dans une odeur âcre de chair brûlée. Hypatie, philosophe et mathématicienne d'exception, vient d'être massacrée dans la rue par des hommes en furie, et ses membres en lambeaux se consument dans un brasier avec l'ensemble de ses écrits.
Cet assassinat sauvage amorce un engrenage terrifiant qui, à travers les lieux et les époques, sème la mort sur son passage. Inéluctablement se relaient ceux qui, dans le sillage d'Hypatie, poursuivent son grand oeuvre et visent à accomplir son dessein. 

Juillet 2018 : Marie, jeune biologiste, stagiaire à la police scientifique, se trouve confrontée à une succession de meurtres effroyables, aux côtés de Marc Brunier, homme étrange et commandant de police de la « crim » du Quai des Orfèvres. Peu à peu, l'étudiante découvre que sa propre vie entre en résonance avec ces meurtres.
Est-elle, malgré elle, un maillon de l'histoire amorcée à Alexandrie seize siècles auparavant ? Quel est ce secret transmis par Hypatie et au coeur duquel se retrouve Marie ? L'implacable destin peut-il être contrecarré ou « le dernier Hyver » mènera-t-il inéluctablement l'humanité à sa perte ?

- Spécificités -
Edition originale :  Belfond - Ici, aux éditions Points
Pages : 646 
Date de parution :  05/10/2017


Soit je suis complètement passée à côté à sa sortie en librairie, soit ce livre a connu une parution assez intimiste, mais j’avoue que je ne le connaissais absolument pas avant de le recevoir dans cette sélection pour le Prix du Meilleur Polar.

Polar à proprement parler ? Non, je ne dirais pas. C’est tout un mélange : d’histoire, de roman ésotérique, de suspens, de livre scientifique, d’aventure, de fantastique, de roman policier. Si vous êtes adeptes de l’une de ces catégories, ce livre ne pourra que vous plaire. Attention, même si le parallèle avec les romans de Dan Brown est facilement réalisable (notamment, deux clins d’oeil assez subtils au fil des pages), il est beaucoup plus noir. 

Passé et présent s’alternent au fil du récit. Dans le passé, on y retrouve de grandes figures des sciences, de la littérature, des personnages politiques partageant un secret commun dont la découverte pourrait bouleverser le cours de l’histoire et de l’humanité. L’essence du récit est parfois un peu tirée par les cheveux mais je m’y suis laissée emporter. 

Le style de l’auteur est parfaitement abouti et mené d’une main de maître. Je suis épatée par les faramineuses recherches que l’auteur a dû entreprendre afin d’écrire un livre de plus de 600 pages mêlant de nombreuses figures historiques à la fiction. 

Même si je l’ai beaucoup apprécié, je n’ai pas trouvé qu’il soit «le» digne représentant pour le titre de Meilleur Polar 2018. Du fait de ses genres multiples, le côté « polar » s’éloignait parfois un peu. Attention, cela ne veut pas dire qu’il ne reste pas un très bon livre que je suis contente d’avoir pu lire par cette sélection et que je vous conseille de découvrir. 

dimanche 20 janvier 2019

"Khalil" de Yasmina KHADRA - Roman



- Quatrième de couverture - 

Paris, ville des lumières, nous sommes le Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?

Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie.

- Spécificités -
Edition originale :  Editions Julliard
Pages :  264
Date de parution :  16/08/2018

Les sorties littéraires de Yasmina Khadra sont toujours un événement pour de nombreux lecteurs. J’en fais d’ailleurs partie. J’ai connu sa plume par l’intermédiaire de son livre « L’attentat » qui m’avait bouleversée. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est l’histoire d’un médecin arabe habitant Tel-Aviv dont son épouse se fait exploser un matin dans un restaurant causant de nombreux morts. S’engage alors pour lui un long questionnement sur les causes qui ont poussé sa femme a emprunter cette voie d’une idéologie violente alors qu’il n’avait entr’aperçu aucun indice d’une quelconque radicalisation. 

Encore une fois, par son dernier-né, Yasmina Khadra tire son personnage principal en une personnalité atypique et difficile puisqu’il s’agit de Khalil : un petit mec paumé qui a reçu la mission d’aller se faire exploser à Paris, un vendredi 13 novembre. Alors qu’il s’y rend avec sa mission en tête et ceint d’une ceinture explosive, son destin sera différent.

Comment ce gars sans histoire a-t-il pu tomber dans l’extrémisme religieux au point de décider de s’en aller faire le kamikaze avec son ami d’enfance à 250km de chez lui et d'ainsi tuer des innocents? Les sentiments développés par son écriture semblent si réels que c’est comme si lui-même avait vécu la même situation et qu’il y livrait un témoignage. L’auteur écrit ce livre à la première personne et prend le risque de se positionner du côté sombre de l’âme humaine ce qui pousse des illuminés à prendre la vie d’innocents. 

Il en est de même pour son roman « La dernière nuit du raïs », dont le personnage principal est un tyran sanguinaire dont l’ombre de Mouammar Khadafi s’imprime en filigranes.

Le côté romanesque m’a un peu laissée sur ma faim, tout comme une fin un peu trop optimiste dans ce cadre si noir du terrorisme. Malgré tout, encore une fois, j’ai été happée par le récit mené de la plume délicate de Yasmina Khadra.

Ayant pu rencontrer l’auteur à la Foire du livre de Bruxelles, je l’ai trouvé d’une grande gentillesse. Malgré son énorme succès, il est resté très accessible et disponible pour ses lecteurs. Petit homme par sa taille mais grand par son talent d’écrivain !

dimanche 13 janvier 2019

"Guérilla" de Laurent OBERTONE - Roman



Voici le parfait exemple du genre de livre que cela faisait des mois, si pas des années, que j’avais envie de lire. Il a fallu que je m’expatrie à plus de 4.523 km de chez moi pour les fêtes de Noël pour que je tombe sur lui dans une « bibliothèque » de livres en français sur l’île de Sal (Cap-Vert), dans la seule boulangerie française de Santa Maria (merci à Alain et Isabelle d’avoir apporter si loin ce petit bout de francophonie en ayant eu l’idée de permettre aux voyageurs de passage cet échange de livres ;)


<Quatrième de couverture>

Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément. 
La cité s'embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose. 
Forces de l'ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos. 
Rapidement, réseaux électriques et hydrauliques tombés, faute d'approvisionnements, d'ordre, de moyens de communication, de transports et de secours, la déferlante gagne la campagne, la société vole en éclats et les villes sont la proie de violences, de pillages et de gigantesques incendies. Des terroristes, dépassés par les troubles, déclenchent des actions de grande ampleur depuis les terres, la mer et le ciel. 
Privés de tout, livrés à eux-mêmes, les citoyens s'apprêtent à faire face au carnage. 

Les événements décrits dans Guerilla reposent sur le travail d'écoute, de détection et les prévisions du renseignement français. Après deux ans d'immersion au contact d'agents des services spéciaux et des plus grands spécialistes de la terreur et des catastrophes, l'auteur du chef-d’œuvre Utøya (l'affaire Breivik) et de l'enquête phénomène La France Orange Mécanique livre un roman météore ultra-réaliste et nous plonge dans le récit paroxystique de la guerre civile.

- Spécificités -
Editions : Ring
Pages: 414
Date de parution: 22/09/2016

Avec ce qui s’est récemment passé à Paris mais également dans toute la France (et aussi un peu en Belgique) suite aux nombreuses manifestations des gilets jaunes souvent émaillées de débordements de casseurs, ce livre a des échos de visionnaire. Ce scénario, catastrophe il y a quelques années, semble tellement vraisemblable à l’heure actuelle, que cela en est glaçant. C'est le genre de livres coup de poing qui me plaît beaucoup. J’apprécie fort les récits post-apocalyptiques mais celui-ci est plus vraisemblable et réaliste que d’autres. 

L’histoire se passe sous 3 jours, en France, à la suite d’un contrôle de police qui a dégénéré dans une cité. En seulement trois jours, on se rend compte que ce que l’on croyait comme acquis peut s’écrouler comme un colosse aux pieds d’argile. Roman d’anticipation? J’ai beau espérer que non, au vu de ce qui se passe chaque jour, l’homme est et restera définitivement un loup pour l’homme, comme le veut cette célèbre location traduite du latin.

C’est très violent mais il ne faut pas se voiler la face quand on regarde les journaux télévisés et toute la violence qui se déroule aux quatre coins du monde, si la société telle que nous la connaissons venait à sombrer, cela ne se ferait pas dans le monde des pâquerettes, licornes et arcs-en-ciel. Laurent Obertone ne va pas par quatre chemins et il ne fait aucune concession dans son histoire. Il n’épargne rien aux lecteurs mais on n’est pas dans le monde des Bisounours non plus. C’est cru et dérangeant mais vous voilà prévenu. 

Ring est une maison d’édition tout à fait atypique. Le politiquement correct n’est pas dans sa ligne éditoriale et publie souvent des OVNIS qui n’auraient pas mieux trouvé leur place que dans cette maison d’édition. Il suffit de regarder la controverse quant à leur non-invitation aux Quais du Polar de Lyon depuis plusieurs années (au contraire, de la Foire du livre de Bruxelles qui a invité pour la prochaine édition plusieurs écrivains phares de chez Ring : Zineb El Rhazaoui, Mattias Köping, Papacito, Armelle Carbonel et Laurent Obertone him-self). Pourtant, de plus en plus de lecteurs aiment se démarquer des standards habituels de lecture. Le catalogue de cette maison est riche de plusieurs pépites et de plus en plus de gens lisent ces parutions. Parce que j’aime ceux qui ne font pas comme les autres, je continuerai à suivre leurs publications avec beaucoup d’intérêts.

samedi 12 janvier 2019

"Si belle mais si morte" de Rosa MOGLIASSO - Polar

Unique représentant du monde du polar italien et plus court des livres reçus, ce petit bouquin (ne compte que 130 pages) dans la sélection effectuée par les Editions Points, il est un candidat au Prix du Meilleur Polar.


- Quatrième de couverture - 

Un chemin sur la berge d’un fleuve. Ils sont nombreux à l’emprunter chaque matin : une jeune femme y promène son chien, un couple de lycéens s’y cache pour sécher les cours, un clochard y traîne sa folie, un jeune boulanger aime y méditer.
Mais ce jour-là, au bord de l’eau, une femme aux escarpins rouges est allongée. Morte.
Tous passeront devant elle, tous la verront, aucun n’interviendra. Personne n’appellera la police, personne n’en parlera. Ils ont tous d’excellentes raisons de l’ignorer et de tenter de se convaincre qu’un autre s’en chargera.
Mais il n’est pas si facile de vivre avec cette lâcheté, cette indifférence, cet égoïsme. Chez chacun d’eux, la confrontation avec la belle morte causera un séisme intime. Et leur vie s’en trouvera radicalement changée.

- Spécificités -
Edition originale :  Finitude - Ici, aux éditions Points
Pages : 130 
Date de parution :  06/09/2018


Habituellement, j’aime les « briques » en matière de livres. C’était assez comique car il est arrivé peu de temps après avoir reçu « Breaking News » de Frank Schätzing (dont la chronique ne viendra que plus tard). Était-ce pour nous soulager après les quelques 1.200 pages de ce prédécesseur? 

Pourtant, ce livre se lit assez bien. Autant j’ai été submergée par la surabondance d’humour noir de  « Hôtel du grand cerf » où j’ai trouvé que : trop d’humour noir, tue l’humour noir, autant dans un très court polar comme celui-ci, il y trouve toute sa place. 

Ce fut bref mais assez plaisant comme lecture. J’ai un sentiment contradictoire pour ce livre : à la fois, je l’ai trouvé pas mal foutu mais aussi un goût de trop peu. De par la brièveté de l’histoire, je suis restée assez éloignée des protagonistes. Alors que le lecteur pourrait facilement se mettre à leur place dans la même situation et peut-être s’identifier à l’un ou l’autre des personnages, les caractères ne sont que peu approfondis et sont plutôt à exécrer qu’à les apprécier.

Je ne peux pas trop vous parler de l’histoire car vous risquez alors de voir trop vite où l’auteure veut vous emmener. Dès les premières pages, ce livre m’a fait pensé à un autre que j’avais lu aux éditions Actes Sud / Actes noirs et j’ai découvert le pourquoi lors du dernier chapitre. Donc, à vous de vous y plonger.

vendredi 11 janvier 2019

"La séquence" de Stefan CATSICAS - Roman


> Quatrième de couverture <

Deux amis, que l'amour d'une même femme a séparés, dominent la scène internationale de la génétique humaine. L'un, le Professeur Daniel Fox, est sur le point de recevoir le prix Nobel, mais l'analyse du génome du plus mystérieux des pharaons vient ébranler toutes ses théories. L'autre, Nelson Devennes, est un homme d'affaires charismatique, à la tête d'un véritable empire.
Ensemble, ils avaient découvert un fragment d'ADN qui distingue l'humain de tout autre être vivant et qui aujourd'hui attire les convoitises: la Séquence. Son origine est inconnue et sa manipulation interdite, mais la fille de Daniel, la séduisante Elisa Fox, semble détenir la clé pour la maîtriser. La jeune femme devient alors la cible d'une organisation occulte qui opère à coups d'enlèvements et d'exécutions, entre les beaux quartiers de Manhattan, les laboratoires de San Diego et les sanctuaires des îles grecques.

Un récit intense et passionnant, mêlant science, histoire, mythologie et spiritualité.

-  Spécificités – 
* Editions : Favre
* Paru le 11/10/2018 
* Nombre de pages : 464

Au début de ma lecture, je me suis posée plusieurs fois la question : est-ce que ce livre est vraiment fait pour moi ? J’adore les livres d’aventures, comme ceux de Dan Brown par exemple. Mais vu la carrière très impressionnante de l’auteur (neurobiologiste, professeur d’université, entrepreneur et dirigeant de multinationales,…), j’avais un peu peur de devoir me retourner le cerveau et perdre quelques neurones dans l’histoire. Les premiers chapitres ont été un peu laborieux pour moi, mes études scientifiques étant très (trop ?) lointaines, surtout en matière de génétique.

Mais cette mise en route passée, j’ai été littéralement happée par le récit. Une course contre la montre s’engage et nous invite au voyage à travers les Etats-Unis (San Diego, New York), la Grèce, la Colombie,… C’est vrai que certaines explications restent complexes pour le quidam des mortels mais la persévérance est la clé de la réussite (comme dirait un célèbre proverbe grec) et cela vaut vraiment le coup de surmonter les quelques difficultés du départ et de poursuivre sa lecture. 

Alliant l’action à la science, ce livre se vit comme un film ou une série. Les dernières cinquante pages défilent à toute vitesse et vous vous sentirez obligé de vous couper du monde tant vous souhaiterez en connaître la fin. Cerise sur le gâteau : le final est époustouflant!

Je peux d’ores et déjà vous annoncer qu’il y aura une suite à ce bouquin et c’est une excellente nouvelle car on s’accroche assez vite aux personnages et au rythme effréné engagé par l’auteur. Si vous aimez les livres qui vous en apprennent beaucoup sans vous en rendre compte, tout en vous divertissant, cette aventure est vraiment faite pour vous.

Un tout grand merci à Agnès Chalnot pour sa confiance et ses propositions aussi éclectiques. C’est parfois bien de sortir de sa zone de confort.

mardi 8 janvier 2019

"Piégée" de Lilja SIGURDARDOTTIR - Polar

Ce polar islandais fait partie de la sélection des éditions Points qui concoure pour le Prix du Meilleur Polar. Les votes du jury doivent être remis pour le 14 janvier, le suspens commence à monter avant de connaître l’heureux lauréat.


- Quatrième de couverture - 

Qui est cette jeune femme élégante et décidée qui traverse régulièrement les salles d'embarquement de l'aéroport de Keflavík ? Bragi, le vieux douanier, n'en doute pas : Sonja risque sa vie. Devenue passeuse de cocaïne, elle est contrainte à un jeu dangereux avec de puissants narcotrafiquants. Tout en composant avec un ex-mari pervers. Pourtant, en silence, Sonja prépare sa vengeance. Elle ne laissera pas le piège se refermer sur elle.

- Spécificités -
Edition originale :  Métailié - Ici, aux éditions Points
Pages : 384 
Date de parution :  08/03/2018


Comme vous devez le savoir maintenant, je suis une très grande fan des auteurs qui viennent du Nord aux noms imprononçables. Il suffit de regarder mes lectures et auteurs préférés sur ma page Babelio (https://www.babelio.com/monprofil.php?id_user=353118) pour s’en rendre compte. Je trouve qu’ils parviennent à distiller une atmosphère toute à fait particulière à leurs polars. J’ai donc apprécié que la sélection des éditions Points en compte au moins un.

Lilja Sigurdardottir est islandaise et nous offre par ce polar noir une vision assez sombre de son île natale, pays que j’aimerais beaucoup visiter pour son côté sauvage et encore préservé. «Piégée » est le premier tome de la trilogie « Reykjavik noir ».

Les chapitres ne font que très rarement plus de 5 pages, ce qui permet d’avancer assez vite dans le récit. Et malgré que ce livre ait été traduit de l’islandais, l’écriture est surprenamment très fluide.  Pas de meurtre, ni d’hémoglobine mais j’ai quand même aimé ce livre et je trouve qu’il a vraiment sa place dans cette sélection en lice pour le Prix du Meilleur Polar car il en comprend tous les codes. Même si ce livre peut être lu indépendamment de la suite (le second tome est déjà traduit en langue française), la fin m’a laissé un goût de trop peu en bouche.

Le résumé ne laisse filtrer que peu d’informations quant à la teneur réelle de l’histoire et j’ai été agréablement surprise de ce livre me donnant l‘envie de poursuivre ma route avec cette auteure et de découvrir les deux prochains tomes de cette trilogie pour connaître finalement le fin mot de l’histoire. Mais sera-t-il élu Meilleur Polar??? Nul ne saurait le dire et vous devrez encore patienter un peu ;)

CHANGEMENT D'ADRESSE

QUI DIT NOUVEAU MOIS, DIT NOUVEAUTES! Depuis quelques temps, j'étais un peu moins présente sur les réseaux sociaux et pour ca...