Je remercie les Editions Mareuil
et Babelio pour la découverte de ce témoignage dans le cadre de la Masse
Critique de février 2018.
> Quatrième de
couverture <
« 24 août 1977 : Ce qui n'aurait dû
être qu'un banal fait divers vire au tragique. Par-delà la campagne, un drame
se prépare : passions, argent, terrorisme, politique, mouvement hippie et
grande famille forment la trame de cette affaire. Ce jour-là débute « l'affaire
Conty ». J’y étais. J’avais 25 ans. En compagnie de mon collègue, Dany Luczak,
jeune gendarme comme moi, nous effectuions une tournée de routine. Nous sommes
tombés de façon fortuite sur deux malfaiteurs qui venaient de commettre un
hold-up à Villefort en Lozère et tentaient de regagner leur refuge à Chanéac
dans l'Ardèche par de petites routes de campagne. Dany fut abattu de sang-froid
alors que le fusil mitrailleur enrayé de Pierre Conty me laissa la vie sauve et
que dans un éclair de lucidité son complice Stéphane décida de m'épargner.
Acteur de certains événements, témoin survivant, j’ai vécu l’enquête "de
l’intérieur". Le temps écoulé et la prescription judiciaire me libèrent
aujourd’hui d'un certain devoir de retenue. Rapporter le plus fidèlement
possible non seulement cet événement, mais également les non-dits de l’enquête,
les nombreuses erreurs véhiculées par les médias et surtout donner ma propre
analyse : tout cela me semble aujourd’hui nécessaire pour atténuer le poids qui
écrase ma vie. J’ai mis à profit plus de trente-cinq années pour rechercher la
trace de Pierre Conty et comprendre comment il avait réussi à échapper à ce que
je croyais être des recherches. Cette longue enquête faite de beaucoup
d’échecs, de désillusions, de fausses pistes, m’a permis de découvrir
l’échappatoire qu’il avait utilisée pour se fondre dans l’anonymat. Je me suis
efforcé de garder tout au long de mon récit la même obsession : retranscrire
les faits exacts. J’espère à travers ce devoir de mémoire apporter des éléments
nouveaux au puzzle de cette nébuleuse affaire et tenter de guérir ce mal qui
pourrit ma vie, encore aujourd’hui. »
Survivant du tueur, le gendarme Henri
Klinz a enquêté sur l’affaire Conty pendant 35 ans. Ce livre est son
témoignage. Pierre Conty, militant anarchiste, fondateur d’une communauté
hippie a été condamné à mort par contumace en 1980 pour le meurtre de 3
personnes. Il n’a jamais été arrêté. Le livre est préfacé par le procureur
général de Grenoble Jacques Dallest.
- Spécificités -
* Editions : Mareuil Editions
* Paru le 8 janvier 2018
* Nombre de pages : 292
* Contexte : Masse Critique Babelio de janvier 2018
En août 1977, Pierre Conty,
fondateur d’une communauté hippie au fin fond de l’Ardèche, braque une banque
et tue trois personnes. Condamné à mort par contumace en 1980, il n’a jamais
été retrouvé.
On retrouve ici le témoignage
d’un des protagonistes de l’histoire, qui - même - si la justice n’a jamais
voulu lui reconnaître ce statut est, selon moi, une des premières victimes des
événements qui se sont tragiquement déroulés lors de cette journée du 24 août
1977.
Pour renforcer les équipes de
gendarmerie de la localité de Joyeuse en Ardèche en pleine période estivale,
deux jeunes recrues gendarmes sont envoyées sur les routes pour un service de
surveillance de routine. Alors que Pierre Conty revient de Lozère en compagnie
d’un de ses deux complices en Ardèche après un hold-up, ils croisent
fortuitement ces deux gendarmes qui ignorent tout de ce qui s’est tramé plus
tôt dans la journée. Alors que Dany Luczak est abattu de sang-froid, la
mitraillette de Pierre Conty s’enraie, laissant sur sa route, le second
gendarme Henri Klinz sous le choc.
C’est ce dernier qui vous narre
son histoire : ce qui s’est passé ce jour funeste mais également l’après
(pour moi, cela commence par la lâcheté de sa direction, l’enquête très souvent
bâclée, le procès, l’évasion assistée de Pierre Conty). Des photos des
reconstitution ainsi que des schémas enrichissent le récit d’un des premiers
concernés par ce « fait divers ». Avec un travail de mémoire pour enfin
tourner une page douloureuse de sa vie, l’auteur reste neutre et digne.
N’étant pas née à l’époque, je ne
connaissais pas du tout cet épisode qui a - tout de même - occasionné la mort
de trois personnes innocentes et dont le récit du second gendarme fait parfois
froid dans le dos de part les ratés de la justice française. Le mot de
« ratés » est peut-être dur. Mais parce qu’on lit une fiche de
cessation de recherches (émise par la Direction centrale de la police
judiciaire) seulement deux ans après le procès et la condamnation par coutumace
de Pierre Conty à la peine de mort et qu’on découvre que cette démarche implique
donc l’abandon des recherches du fuyard, lequel a tout de même occasionné la
mort de trois personnes innocentes, je n’en trouve pas d’autres !
Cette lecture fut enrichissante
pour moi, belge de mon état. En effet, on a parfois l’occasion de lire ou
d’entendre dans nos médias nationaux, des erreurs et ratés notamment dans le
domaine judiciaire. Par ce livre, on se rend compte que l’herbe n’est pas plus
verte ailleurs et surtout, pas en France.
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