dimanche 10 décembre 2017

"Une journée dans la mort de l'Amérique" de Gary YOUNGE - Documentaire



Je remercie les éditions Grasset et Netgalley de m’avoir offert la possibilité de lire ce livre choc.


< Quatrième de couverture >
 
Chaque jour, ce sont près de sept enfants ou adolescents qui meurent par balle aux États-Unis. Cette statistique glaçante ne peut rendre compte à elle seule des vies détruites par les armes à feu, Gary Younge a donc décidé de raconter le destin des jeunes gens tués au cours d'une journée choisie au hasard. Ils sont dix à être abattus le 23 novembre 2013, dix enfants et adolescents âgés de 9 à 19 ans  : sept noirs, deux hispaniques, un blanc .Gary Younge consacre un chapitre à chacune de ces victimes tuées par balle, parfois par accident, parfois lors d'un règlement de comptes  : Jaiden, Kenneth, Stanley, Pedro, Tyler, Edwin, Samuel, Tyshon, Gary et Gustin. En recoupant les entretiens qu'il a menés avec leurs proches, les rapports de la police, du «  911  » et des journalistes locaux, il reconstitue la vie et les dernières minutes de ces jeunes, victimes de leur condition sociale, de la négligence des adultes, des lobbys. Vibrante immersion dans ces dix courtes vies, Une journée dans la mort de l'Amérique est un ouvrage aussi précis qu'intense. Gary Younge déploie tout son savoir-faire narratif pour nous immerger dans les États-Unis d'aujourd'hui et nous inviter à réfléchir, sans tabou, à cette tragédie américaine.
 
 
Livre documentaire, il est surtout un cas de conscience pour nous européens, qui ne nous doutons pas de l'ampleur du problème des armes à feu aux Etats-Unis. Bien sûr, nous connaissons un peu l importance du marché des armes, protégé par le tout puissant lobby des armes et les dommages qui peuvent en résulter (le fait de mettre facilement une arme dans les mains de tout un chacun). Mais ce livre est un vrai coup de poing car il met en lumière les drames oubliés.
 
Chaque jour, aux Etats-Unis, SEPT (moyenne statistique) mineurs d’âge décèdent de blessures causées par des armes à feu. Ce chiffre ne comprend que les morts causées par des tiers (accidentellement ou volontairement) et ne comprend donc pas les décès par suicide. Cela ne concerne aussi que les personnes âgées de moins de 21 ans. Sinon, le chiffre serait, hélas, encore plus élevé.
 
Dans les médias, on parle souvent des meurtres de masse, notamment dans les écoles ou universités (ex : VirginiaTech ou Sandy Cook) ou des attentats également commis par des armes à feu (ex : dans la boîte de nuit « Pulse » à Orlando en Floride ou à Las Vegas durant un festival de musique country). Mais, à côté d’eux, il y a les meurtres « ordinaires », les rivalités entre gangs, les accidents,… Les vies de nombreuses personnes sont ainsi détruites même si la presse en parle moins.
 
L’auteur, Gary Younge est un journaliste britannique qui a vécu aux États-Unis durant quelques années. Il a choisi une date au hasard dans le calendrier : celle du 23 novembre 2013 et a relaté les histoires de 10 adolescents morts des suites de blessures par balle ce jour-là. Il n’a repris que les décès qui étaient « connus » car repris par la presse ou dans des articles sur Internet. Parfois, les faits ne sont pas révélés au grand public par les autorités et ne font donc pas partie de ces tragiques statistiques.
 
Cette enquête journalistique est minutieuse et très bien étayée même si les chiffres font froid dans le dos. De part le récit de ces anonymes, l’auteur rend hommage à toutes ces victimes.  L’auteur n’hésite pas à donner la parole aux proches des victimes, ce qui rend encore plus poignant ces histoires, sans tomber dans le pathos ou le larmoyant.
 
A plusieurs fois, j’ai été à la fois, vraiment choquée et désespérée par la réalité de ce phénomène car vu la puissance du lobbying des armes et de ses défenseurs, il faudra encore des années et des années pour pouvoir modifier les choses et faire évoluer les consciences malgré le travail entrepris en vain par le président Obama.
 
Ce livre est à lire et à faire lire pour que chacun puisse se rendre compte de l’ampleur du problème. Je ne peux que conseiller sa lecture.

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