Je remercie les éditions Grasset et Netgalley de m’avoir offert la possibilité de lire ce livre choc.
< Quatrième de couverture >
Chaque jour, ce sont près de sept enfants ou adolescents qui meurent
par balle aux États-Unis. Cette statistique glaçante ne peut rendre
compte à elle seule des vies détruites par les armes à feu, Gary Younge a
donc décidé de raconter le destin des jeunes gens tués au cours d'une
journée choisie au hasard. Ils sont dix à être abattus le 23 novembre
2013, dix enfants et adolescents âgés de 9 à 19 ans : sept noirs, deux
hispaniques, un blanc .Gary Younge consacre un chapitre à chacune de ces
victimes tuées par balle, parfois par accident, parfois lors d'un
règlement de comptes : Jaiden, Kenneth, Stanley, Pedro, Tyler, Edwin,
Samuel, Tyshon, Gary et Gustin. En recoupant les entretiens qu'il a
menés avec leurs proches, les rapports de la police, du « 911 » et des
journalistes locaux, il reconstitue la vie et les dernières minutes de
ces jeunes, victimes de leur condition sociale, de la négligence des
adultes, des lobbys. Vibrante immersion dans ces dix courtes vies, Une
journée dans la mort de l'Amérique est un ouvrage aussi précis
qu'intense. Gary Younge déploie tout son savoir-faire narratif pour nous
immerger dans les États-Unis d'aujourd'hui et nous inviter à réfléchir,
sans tabou, à cette tragédie américaine.
Livre documentaire, il est surtout un cas de conscience pour nous
européens, qui ne nous doutons pas de l'ampleur du problème des armes à
feu aux Etats-Unis. Bien sûr, nous connaissons un peu l importance du
marché des armes, protégé par le tout puissant lobby des armes et les
dommages qui peuvent en résulter (le fait de mettre facilement une arme
dans les mains de tout un chacun). Mais ce livre est un vrai coup de
poing car il met en lumière les drames oubliés.
Chaque jour, aux Etats-Unis, SEPT (moyenne statistique) mineurs d’âge
décèdent de blessures causées par des armes à feu. Ce chiffre ne
comprend que les morts causées par des tiers (accidentellement ou
volontairement) et ne comprend donc pas les décès par suicide. Cela ne
concerne aussi que les personnes âgées de moins de 21 ans. Sinon, le
chiffre serait, hélas, encore plus élevé.
Dans les médias, on parle souvent des meurtres de masse, notamment dans
les écoles ou universités (ex : VirginiaTech ou Sandy Cook) ou des
attentats également commis par des armes à feu (ex : dans la boîte de
nuit « Pulse » à Orlando en Floride ou à Las Vegas durant un festival de
musique country). Mais, à côté d’eux, il y a les meurtres
« ordinaires », les rivalités entre gangs, les accidents,… Les vies de
nombreuses personnes sont ainsi détruites même si la presse en parle
moins.
L’auteur, Gary Younge est un journaliste britannique qui a vécu aux États-Unis durant quelques années. Il a choisi une date au hasard dans
le calendrier : celle du 23 novembre 2013 et a relaté les histoires de
10 adolescents morts des suites de blessures par balle ce jour-là. Il
n’a repris que les décès qui étaient « connus » car repris par la presse
ou dans des articles sur Internet. Parfois, les faits ne sont pas
révélés au grand public par les autorités et ne font donc pas partie de
ces tragiques statistiques.
Cette enquête journalistique est minutieuse et très bien étayée même si
les chiffres font froid dans le dos. De part le récit de ces anonymes,
l’auteur rend hommage à toutes ces victimes. L’auteur n’hésite pas à
donner la parole aux proches des victimes, ce qui rend encore plus
poignant ces histoires, sans tomber dans le pathos ou le larmoyant.
A plusieurs fois, j’ai été à la fois, vraiment choquée et désespérée par
la réalité de ce phénomène car vu la puissance du lobbying des armes et
de ses défenseurs, il faudra encore des années et des années pour
pouvoir modifier les choses et faire évoluer les consciences malgré le
travail entrepris en vain par le président Obama.
Ce livre est à lire et à faire lire pour que chacun puisse se rendre
compte de l’ampleur du problème. Je ne peux que conseiller sa lecture.
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