Avant-dernier livre que je lisais dans le cadre de la sélection pour le Grand Prix des Lecteurs de L’Actualité Littéraire et à nouveau, quelle très belle découverte !
<Quatrième de couverture>
À 96 ans, Doris habite seule à Stockholm. Elle n’a plus aucune famille si ce n’est une petite-nièce qui vit aux États-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d’adresses, qu’elle possède depuis 1928. Ce calepin rouge contient le souvenir des gens qu’elle a rencontrés au fil de son existence, et dont elle a rayé les noms à mesure qu’ils ont quitté ce monde.
De l’excentrique bourgeoise pour qui elle a travaillé enfant à l’amour de sa vie rencontré à Paris, de la veuve qui lui a appris l’anglais sur le bateau l’emmenant à New York aux plus grands couturiers français qui l’ont vue défiler, de l’artiste suédois devenu son confident à sa propre sœur, au destin douloureux, l’existence de Doris est une épopée romantique, tragique et émouvante.
- Spécificités -
Editions : Calmann-Lévy
Pages: 356
Date de parution: 30/05/2018
Ce livre a également été, comme pour « La mémoire du thé », une agréable découverte pour laquelle j’aurais pu passer à côté si je n’avais pas fait partie du jury. Comme quoi, la littérature générale comprend aussi de belles perles qu’il faut juste chercher un peu. A côté des gros « blockbusters » mis en avant par les maisons d’édition, il y a des livres intimes qui méritent d’être lus pour être appréciés à leur juste valeur.
« Un petit carnet rouge » est bouleversant et écrit d’une plume tendre. La plongée dans l’histoire de Doris, nonagénaire qui pense avoir fait le tour de son existence est souvent très touchant. Petite, elle a reçu en cadeau un petit carnet rouge, sous la forme d’un carnet d’adresse. Au fil des années, elle y a indiqué les nom et prénoms des personnes qui ont marqué son existence. A mesure que ces personnes décèdent, elle raye petit à petit leurs noms mais en garde précieusement une trace. Née dans une famille pauvre suédoise, elle parcourra l’Europe et les Etats-Unis entourée de gens aux grands cœurs mais également de personnes - qu’il y aurait mieux valu pour elle - ne jamais rencontrer.
On parcourt le carnet rouge comme sur une ligne du temps et on découvre aussi le quotidien de Doris, devenue âgée et si seule. J’ai vraiment été fort touchée par cette histoire, peut-être du fait de mon histoire personnelle et de la perte récente de ma grand-mère mais je me suis beaucoup attachée à Doris au fil de sa vie.
Alors qu’on aurait pu tomber dans le mièvre, l’auteure, la suédoise Sofia Lundberg a su transcrire une histoire dure en quelque chose de beau et émouvant. Alors que je ne suis pas une très grande fan des sagas familiales, Sofia Lundberg m’a littéralement transportée au fil des années et des lieux. Chaque rencontre a marqué de son sceau le destin de l’héroïne principale, nous rappelant l’importance des relations qu'on a tout au long de notre vie. Certains individus rencontrés inopinément nous marqueront à jamais et cette histoire nous emmène vers une certaine mélancolie et nostalgie du temps qui passe.
Pour l’anecdote, l’auteure s’est inspirée de son vécu personnel puisque c’est en retrouvant un carnet de sa grand-mère (prénommée également Doris) qu’elle a eu l’idée d'écrire ce récit. J’ai trouvé que c’était là le résultat d’un hommage particulièrement réussi et poignant.
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